L’esclave et le barbare – Avis – et +/-

Présentation de l’éditeur

Italie, 410 av. J.-C
Arrachée à une vie dorée d’aristocrate et réduite par la guerre à la condition d’esclave, Julia est désormais la propriété exclusive du guerrier Wulfric. Malgré sa fierté, elle doit admettre que servir un tel maître n’est pas si désagréable. En effet, cet homme se montre étonnamment protecteur envers elle. Mais Wulfric est aussi un chef barbare qui, en bon stratège, envisage d’épouser la princesse d’un autre clan. Une perspective qui désespère Julia car une fois marié, il est certain que Wulfric ne lui accordera plus le même traitement de faveur. Pire, elle devra s’habituer à le voir dans les bras d’une autre ; et ce serait déjà plus qu’elle ne peut endurer…

Avis de Karen

Une petite précision tout d’abord. La quatrième de couverture annonce, 410 av, JC, mais nous sommes bien entendu, après JC. Au Ve siècle avant notre ère, il n’y avait pas de barbares germaniques en relation avec Rome qui était loin d’être encore l’Empire que l’on connaît.

Nous sommes donc en 410, au moment du sac de Rome par les troupes Wisigoths d’Alaric qui n’a pas supporté être le jouet de l’empereur et qui a décidé de se faire payer directement chez l’habitant. Lors du sac, Julia Livia, riche héritière patricienne, manque d’être violée par deux marchands romans qui entendent bien profiter du chaos ambiant.

Contre toute attente, elle est sauvée par un guerrier wisigoth, Wulfric, qui décide de l’amener avec lui au camp et d’en faire son esclave, mais une esclave choyée dont la seule tâche sera de s’occuper de lui et son cousin, et en tout bien tout honneur. Il n’est pas homme à prendre une femme de force et ce n’est pas parce qu’il trouve Julia incroyablement attirante qu’il va commencer.

De son côté, Julia peine à croire la réalité de sa nouvelle situation. Mais au final, elle vit son « esclavage » comme une libération. Habituée à obéir en tout à ses parents, elle ne s’est jamais sentie aussi libre de ses choix et de ses décisions. Et elle tombe chaque jour davantage sous le charme de ce Barbare qui est loin d’en être vraiment un…

Un roman qui aurait pu être passionnant si l’écriture n’avait été aussi maladroite et vieillote. En fait, on a un peu l’impression de lire du Barbara Cartland, avec les pensées des personnages qui sont mis au même niveau que les dialogues.

Ils pensent comme ils parlent et c’est très déstabilisant. Ça coupe tout le charme de l’histoire et on la lit de façon complètement détachée du début à la fin.

L’histoire est aussi trop cousue de fil blanc avec un peuple barbare idéalisé et des romains transformés en barbares. C’est un peu too much, et on aurait apprécié davantage de nuances.

Une romance qui ne m’aura donc absolument pas transportée et enthousiasmée, alors que j’adore cette période de l’histoire…

Avis de Valérie
version 1er décembre 2009

Louise Allen se sert de ses solides connaissances historiques pour brosser un instantané correct de l’époque où elle décide de planter son décor. De plus elle possède la volonté de renouveler les trames dont elle use, en étant particulièrement originale tant au niveau de ses personnages que de son intrigue.

Ici, elle s’intéresse a un moment peu utilisé dans les romances, la mise à sac de l’empire antique romain par les Wisigoth. Elle préfère la réalité historique qu’à la licence littéraire et c’est un bon point.

Par contre, en voulant étoffer les caractères de ses héros, elle les rend trop caricaturaux créant un déficit de popularité. Julia Livia, son héroïne, est une gourde orgueilleuse qui pour aller avec son caractère aurait dû se tuer plutôt que suivre le barbare. Lui est tant paré de qualités qu’on se demande ce qu’il fait là, et on ne sait plus où regarder (son physique de rêve, sa piété, sa force, sa puissance, son honneur, sa droiture…). Les personnages secondaires sont bien campés et on les apprécie sans souci, tout comme le loup apprivoisé de Wulfric : Fumée. A défaut du barbare, on voudrait bien avoir un tel exemple d’obéissance comme compagnon familier.

Le roman pourra plaire comme agacer certaines lectrices attendant plus de rigueur dans le style et la construction de l’intrigue. Mais ce que l’on peut retenir, c’est que Louise Allen est un auteur inventif et sur lequel il faut compter, pour peu qu’elle améliore la crédibilité de son récit.

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 340
Editeur : Harlequin
Collection : Les historiques
Sortie : 1 février 2014
Prix : 6,90 €