Trahisons et faux-semblants – Avis +

Présentation de l’éditeur

Autrefois, Anoth était une petite cité portuaire divisée en trois castes : d’un côté, celle des chevaliers de l’ordre des Paladins ; de l’autre, la confrérie des religieux ; et pour finir, la Guilde des magiciens.

L’Inquisition ayant dissous cette dernière, Aurèle d’Angarande est l’ultime représentant de son ordre. C’est donc esseulé au sommet de sa tour qu’il observe chevaliers et religieux se mener une compétition féroce pour régner en maître.

Au point de les pousser à commettre ces crimes atroces qui font planer un parfum de terreur sur la cité ?

Avis de Claire

Après Le Tertre des âmes et sa suite L’Héritière du temps, que nous avions particulièrement aimé à Onirik, voici Trahisons et Faux-semblants, le troisième roman de Ludovic Rosmorduc, qui, s’il appartient au même univers, est un roman indépendant.

Dans un monde médiéval codifié, où religieux et chevaliers se partagent le pouvoir pour mieux s’affronter, des crimes violents, aussi atroces que mystérieux, viennent troubler la quiétude des habitants de la cité d’Anoth.

Il fut un temps où la glorieuse cité d’Anoth reposait sur un équilibre des forces parfait, religion, chevalerie et magie, pratique désormais proscrite, étaient alors « les piliers de la connaissance« . Notre héros vieillissant, Aurèle d’Angarande, est le dernier représentant de cette noble institution.

Quand les meurtres débutent, Aurèle s’y retrouve inextricablement mêlé, sa formidable soif de connaissance excitant en permanence son intérêt pour la vie de ceux qui demeurent dans la cité fortifiée, qu’il observe des hauteurs de son domaine, avec sa lunette d’astronomie.

Sa curiosité prend rapidement le dessus sur son serment de ne jamais plus quitter les remparts de son château de Fontgrande. D’observateur, il devient enquêteur, se fiant à son sens de la déduction et à son esprit pratique, à l’image de Guillaume de Baskerville dans Le Nom de la rose de Umberto Eco[[de même que le somptueux film de Jean-Jacques Annaud]], dont l’atmosphère ténébreuse fait écho au livre de Ludovic Rosmorduc.

Un chapitre sur deux, ou presque, le vieux magicien s’approprie la narration, ce qui donne lieu à des passages particulièrement intimistes et émouvants, où l’on se découvre une authentique empathie pour cet homme brisé qui rêve de réhabiliter l’art de la magie. Pour cette ambition, si chère à son cœur, il semble prêt à tous les sacrifices, même celui de la dernière extrémité.

Comme dans ses deux précédents livres, l’auteur nous entraîne sans difficulté, avec son écriture fluide et maîtrisée, assortie d’une intensité dramatique croissante, au sein d’un monde imaginaire sombre et captivant. De trahisons en faux-semblants, le surnaturel défie la raison et le mystère s’épaissit…

Une galerie mémorable de personnages secondaires investit habilement le récit : Alboin, le très fidèle serviteur d’Aurèle, les trop ambitieux Cardinal Thored et le chef des chevaliers Gui de Longroi, l’insondable sœur Blanche, aussi belle que cruelle…

Comme dans toute bonne intrigue bien ficelée, aucun des personnages n’apparaît par hasard, chaque évènement influence l’action, chaque petit détail compte et, comme un murmure, accompagne ainsi le lecteur vers l’inéluctable, jusqu’aux dernières lignes, remarquables.

Fiche technique

Format : broché
Editeur : Baam !
Pages : 286
Sortie : 11 janvier 2012
Prix : 14,80 €