Le Rives – Avis +

Présentation de l’éditeur

Baptisé « Casque d’or » par Roger Couderc, le préféré de Jacques Fouroux, le pendant de Jean-Claude Skrela et l’ami très cher de Robert Paparemborde, a commandé 34 fois le XV de France en 59 sélections – un record – après ses débuts internationaux, le 1er février 1975 à Twickenham jusqu’à son ultime apparition en 1984 à Edimbourg.

Au fil de cet album agrémenté d’articles d’éminents spécialistes tels Denis Lalanne, Henri Garcia, Henri Nayrou ou Gérard Baudouin, de témoignages de ses équipiers tels Spanghero, Dintrans ou Blanco, Jean-Pierre Rives nous fait revivre avec Alain Gex, journaliste de rugby et parfois compagnon de virée, son parcours exceptionnel qui, encore aujourd’hui, est un exemple de réussite modelé au beau jeu et à la fête !

Avis de Marnie

Voici qu’on nous parle d’un temps que les moins de quarante ans ne peuvent pas connaître… d’un temps où le rugby était amateur, le temps où les joueurs étaient étudiants ou travaillaient et perdaient de l’argent en intégrant l’équipe nationale, le temps où ils buvaient, fumaient et mangeaient…

Bien mieux qu’une biographie, Jean-Pierre Rives et Alain Gex nous offrent des impressions, des commentaires focalisés sur le vécu. En arrière-plan, se dessine une flamboyante carrière, soulignée par des photographies, la plupart en mouvement, qui témoignent de l’engagement physique « agressif » de cette époque.

Si certains peuvent ainsi revivre d’intenses moments d’émotion, d’autres découvrent le rugby des années 70 et ses moments de gloire, un sport qui, rappelons-le nous, ne cesse d’évoluer année après année.

Le samedi 14 juillet 1979, les français se réveillent et apprennent, ô stupeur, que le XV de France a battu les All Blacks, lors d’un test match en Nouvelle-Zélande dans l’impressionnant stade Eden Park. L’évènement a une telle importance, que les droits de retransmission sont immédiatement achetés et Roger Couderc, le journaliste « mythique » du rugby commentera donc en différé ce match inoubliable quelques heures plus tard.

Qui était le capitaine de l’équipe ? Jean-Pierre Rives, surnommé par ce même Roger Couderc « Casque d’Or »… Revivent alors sous nos yeux les souvenirs, le ressenti, le tout dans un contexte qui peu à peu reprend forme sous nos yeux.

De la brève évocation du stade toulousain[[alors très loin de l’imposant statut actuel de leader du Top 14]], à deux grands chelems, en 1977 et 1981, en passant par les Barbarians, les heures de gloire (mais peu de défaites) se succèdent, certains matchs sont commentés, souvent avec des campagnes anglo-saxonnes qui se déchaînent contre la « violence », l’indiscipline des français. Mais, le « french flair » est né !

Si Jean-Pierre Rives parle de ses camarades, certains disparus, comme Fouroux, Paparemborde, et d’autres qui ne sont pas rugbymen comme Antoine Blondin, certains interviendront pour évoquer une ou deux anecdotes, Serge Blanco bien-sur, mais aussi Jean-Claude Skrela et bien d’autres.

Derrière l’image du blond timide, calme mais décontracté, qui ne pouvait terminer un match sans être en sang[[à croire que la règle actuelle qui fait obligatoirement sortir un joueur sur saignement a été établie à cause de lui]], chouchou des médias, nous découvrons un passionné de musique classique, reconverti en sculpteur, qui ne regrette rien, même pas l’aspect professionnel d’un sport qu’il a vécu comme un moment magique et privilégié.

Derrière le flegme apparent d’un « nonchalant » toujours en retard aux entraînements, nous découvrons un meneur d’hommes charismatique et volubile sur le terrain, et surtout un plaqueur redoutable et redouté qui refuse de se replonger dans les mauvais souvenirs. Pas d’amertume ici, juste une joyeuse et émouvante nostalgie, qui évoque une histoire d’hommes plutôt qu’un jeu de ballon.

Sans oublier des petites phrases « philosophiques » dont une qui revient une fois par an, au moment du tournoi des V (pardon, VI !) nations : «Les Anglais ne perdent jamais mais parfois ils ne gagnent pas.»

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 142
Editeur : Jacob-Duvernet
Sortie : 17 août 2011
Prix : 25,50 €