La Tête abîmée – Avis +/-

La faute est purifiée par le travail. Quelle faute ? Être abandonné par un père naturel égoïste ou ne pas avoir su empêcher un père adoptif de se pendre ?

Fils d’un officier servant en Cochinchine, Sidoine aurait pu vivre auprès de son père. Celui-ci l’a envoyé en Bretagne. Sidoine a été reçu premier au certificat d’étude. Cela ne lui sert à rien car le lycée est payant.

La mort de son tuteur le fait devenir « colon industriel ». Cette institution de la IIIe République combat la délinquance juvénile de manière préventive. Les mineurs dépourvus de toute autorité parentale sont enfermés afin d’éviter qu’ils ne tournent mal. Sidoine découvre les châtiments corporels. Il pourrait y apprendre un métier. Mais une mutilation le prive de tout espoir de pratiquer un travail manuel.

On peut s’interroger sur son sens moral, l’un de ses condisciples ayant été découvert « suicidé ». Néanmoins il résiste à la tentation de tuer pour de l’argent. Bénéficiant d’une large part d’ombre, il s’adapte constamment aux coups du destin, aux institutions et aux autorités.

La présentation de ce personnage complexe se double du portrait d’une époque pas si éloignée et assez sombre.

Fiche Technique

Scénario : Patrick Cothias & Patrice Ordas
Dessin : Christelle Galland
Couleurs : Sébastien Bouet
Editeur : Bamboo
Collection : Grand Angle
Sortie : mai 2011
Prix : 13,50 euros
Inédit, grand format, 48 pages couleurs