Canal + – Detroit 1-8-7

Si vous avez raté jeudi dernier les deux premiers épisodes de cette série qui fait déjà beaucoup parler d’elle, rattrapez-vous samedi soir ! En effet, Detroit 1-8-7 mérite que l’on s’y attarde et nous pouvons d’ores et déjà vous confirmer les élogieux échos qui le chuchotaient.

L’ensemble constitue un savant et intelligent mélange d’idées piochées mais de façon astucieuse dans des séries emblématiques comme Homicide (ou encore New-York Police Blues) et The Shield, mâtinées de cadrages et de plans caméras sur l’épaule (peut-être un peu trop…) pour intensifier l’authenticité du propos et le réalisme des deux histoires racontées par épisode. Le résultat est une réussite à l’américaine. Tout sonne juste, le rythme est excellent, les personnages sont campés en deux temps, trois mouvements, alors que peu à peu au fil des 42 minutes, toute la complexité et la contradiction de chaque « héros » est mise en lumière.

Michael Imperioli, second couteau du parrain de la maffia du New Jersey Tony Soprano, comme le dit si bien Valérie, est le détonateur, l’élément indispensable du succès de la série. Énigmatique, froid que l’on devine particulièrement torturé, ses réparties sont aussi décapantes, et les scénaristes n’ont pas oublié de le doter de détails qui tuent façon Monk.

Il est entouré et soutenu par des inconnus talentueux comme Aisha Hinds, que l’on a déjà pu voir dans toutes les séries célèbres des années 2000, de Cold Case en passant par Urgences, Médium, Boston Justice ou encore Lost…, comme aussi le beau gosse de service, D.J. Cotrona, la belle fille de service, Natalie Martinez, le débutant de service que ce soit dans la police ou comme acteur John Michael Hill, ou encore la minorité montante, Shaun Majumder, dans un rôle bien évidemment d’amuseur, acteur aux origines clairement définies dès que l’on entend les premiers mots prononcés…

Enfin, il fallait du solide pour consolider tout cela avec la présence d’un ancien de New-York Police Blues, James McDaniels qui joue à merveille, le vieux policier revenu de tout et qui prépare stoïquement et minutieusement sa retraite !

Comme Baltimore à l’époque des années 80 dans la série Homicide, Detroit n’est pas qu’un décor mais au contraire indissociable du caractère de la série. C’est un personnage à part entière qui vit, respire et offre un écrin ou une déchetterie selon le plan, selon l’instant, à ces drames humains du quotidien d’une ville au bord du gouffre.