La vengeance de la nuit – Avis +/-

Présentation de l’éditeur

Depuis que son père l’a convaincue de quitter le monde des humains pour rejoindre sa caste de félins et se former au combat, Faythe Sanders est tourmentée. Aurait-t-elle commis une grave erreur en renonçant pour un temps à son indépendance et à sa liberté ?

Malgré ses doutes, Faythe sait que cette expérience parmi les siens est nécessaire pour comprendre qui elle est vraiment. Et surtout, c’est le seul moyen de venger la mort tragique de son amie d’enfance. Une mort qui l’a ébranlée au plus profond d’elle-même et qui a fait voler en éclat ses convictions les plus intimes – au point de la pousser aujourd’hui à relever les défis les plus dangereux.

Dans cette quête, il lui reste aussi à prouver à Marc Ramos, un félin au regard d’émeraude qui la protège depuis toujours, qu’elle est capable de prendre elle-même en main sa destinée.

Avis de Kamana

Alors que le premier tome, Les griffes de la nuit, nous a révélé un talent certain de Rachel Vincent pour la bit-lit, face à ce deuxième opus nous devons avouer que l’effet escompté n’a pas fonctionné.

Autant, l’idée de métamorphes félins est innovante, autant le caractère même de l’héroïne nous mortifie. L’auteur n’a pas su tenir en haleine ses lecteurs. Même si elle écrit une intrigue intéressante, la trame semble dénuée de suspense, l’intonation du récit ne nous apporte aucune satisfaction et nous ne nous suspendons pas à ce livre en quête d’une révélation époustouflante.

Faythe devient affligeante dans son comportement. Pour une héroïne de bit-lit pure et dure, elle semble bien immature lorsque l’auteur décrit ses relations avec les autres personnages. Ne parlons pas du pauvre Marc qui va subir, plus que les autres, la flagrante instabilité de la jeune femme comme son manque de franchise.

Tout comme certaines héroïnes de YA (entendez lecture pour jeunes adultes) elle s’enfonce dans la bêtise. Tout en sachant qu’il ne faut pas entreprendre telle ou telle action, elle plonge la tête la première dans les ennuis. Alors ce comportement juvénile passe dans certains styles littéraires mais on l’accepte moins venant d’un personnage central de bit-lit. Elle est née féline, a grandi parmi les siens, fille d’alpha de surcroît, on attendait donc d’elle une certaine maturité. Loin s’en faut !

Les autres personnages aussi manquent de panache. Entre ses frères, un pseudo-dangereux, l’autre ne pensant qu’aux femelles, une mère au comportement étrange, féminine mais pas maternelle, et un père alpha doux comme un agneau… nous avons de quoi rire !

L’idylle qu’elle entretient avec Marc ne va sûrement pas sauver la teneur de l’histoire. Là encore Faythe fait preuve d’un enfantillage grotesque, passant dans la même scène de « je vais lui faire la peau » à « vas-y, je me couche où et quand tu veux » !

Vous l’aurez compris, ce deuxième tome est loin d’être à la hauteur de nos espérances, et le monde félin de Rachel Vincent ne suffit pas à convaincre et faire de Faythe une héroïne de bit-lit comme nous les aimons !

Avis de Callixta

Voilà enfin la suite de Les griffes de la nuit, la série bit-lit de Harlequin. Un an après la parution du premier tome, l’histoire reprend là où elle s’était arrêtée, alors que Faythe Sanders a accepté avec réticence de rejoindre sa famille et son clan au Texas pour assumer son rôle de futur alpha, chose exceptionnelle pour une femelle panthère.

Elle a encore beaucoup à apprendre et est entourée des hommes de son père, de ses frères mais également de Marc, son petit ami depuis toujours pratiquement. Tous assurent la défense de leur territoire et sont chargés d’exercer la justice. Or, justement, des cadavres sont retrouvés et des faits curieux se succèdent alertant la groupe d’un danger imminent. Faythe et les autres vont devoir enquêter.

Si il y a quelque chose de réussi dans ce roman c’est l’intrigue. Menée avec précision, elle nous entraîne sur la piste d’un tueur qui n’a pas les habitudes des panthères et qui semblent suivre les traces de disparitions de jeunes strip-teaseuses. Cette intrigue est remarquablement claire, avance avec précision et les éléments s’enchainent très bien y compris ceux n’ayant apparemment pas de rapports entre eux.

De plus, elle permet de revenir sur ce qui s’est passé dans le premier tome et d’interpréter certains faits différemment. Le déroulé de l’histoire est même parfois un peu lent, donnant l’impression que l’auteure a peur de nous perdre. Mais, Rachel Vincent a fait un vrai bon travail avec cet aspect des choses.

Elle échoue globalement pour le reste oubliant sans doute qu’une série de bit-lit repose sur une héroïne charismatique et qui touche les lecteurs. Or, Faythe nous laisse assez indifférents quand elle n’agace pas. Déjà dans le premier tome, son immaturité était flagrante.

Dans ce deuxième opus, après des épreuves graves, elle demeure curieusement infantile, n’hésitant pas à tirer la langue à quelqu’un qui la contredit lors d’une réunion importante. Elle est aussi solidement ancrée dans une attitude adolescente refusant tout engagement, n’ayant pas accepté le rôle que lui réserve son père, pourtant le plus élevé. Et ne parlons pas de sa tendance à dire tout haut ce qu’elle devrait taire ou de ses erreurs aux conséquences terribles.

Rachel Vincent échoue aussi à nous faire passer toute émotion, à nous toucher avec la vie compliquée qu’elle mène sans doute parce que pour une héroïne de bit-lit, elle est très entourée, soutenue, couverte d’affection et d’amour inconditionnel ! En résumé Rachel Vincent a créé une des héroïnes les moins sympathiques de la bit-lit. Ce qui est aussi dommage c’est que ce personnage maladroit déteint sur les autres : le père de famille, un puissant alpha impressionne peu, le petit ami de Faythe, Marc, devient lui aussi puéril par moment et l’alchimie entre eux est minimale.

La déception est la même avec le contexte et notamment ce groupe de panthères qui devrait être fascinant mais elle échoue aussi à nous intéresser à un monde qui est très traditionnel : les femmes sont là pour la reproduction ce qui place Faythe dans une position d’autant plus exceptionnelle, et cet aspect est peu exploité. De même, nous ne pouvons que soupirer avec regret en pensant à l’excellente utilisation faite par des Patricia Briggs ou des Nalini Singh lorsqu’elles parlent de ces êtres mi-animaux mi-humains. Leurs instincts, leurs mœurs sont fondamentalement différents et chaque roman permet de plonger dans un autre monde. Ici, à part quelques jeux assez mal rendus et des allusions à leur force et rapidité, il n’y a rien qui permet de différencier un humain d’une panthère.

Rachel Vincent a sans aucun doute le sens du récit mais cette série bit-lit souffre cruellement de la comparaison avec toutes les nombreuses autres qui ont été publiées en 2010. La fin du roman fait rebondir l’intrigue et ouvre des perspectives nouvelles et il peut être intéressant de voir quels défis devra encore relever Faythe mais il est indispensable que Rachel Vincent apporte bien plus d’émotion, d’intensité dans ces personnages qui sont comme des copies affadies d’autres que nous avons pu rencontrer. En est-elle capable ?

Si Harlequin décide de continuer la publication de cette saga, espérons que le délai sera moins long car Rachel Vincent a déjà publié six tomes. Faythe a donc encore le temps d’évoluer, espérons-le.

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 436
Editeur : Harlequin
Collection : Best-sellers
Sortie : 1 janvier 2011
Prix : 6,99 €