Eaux lentes sur Venise

Voilà le premier roman d’une journaliste portant sur Vivaldi et surtout sur son choeur de femmes choisies parmi des enfants abandonnés. Ce détail fait partie des éléments célèbres de la vie du « prêtre roux ».

Présentation de l’éditeur

Venise au XVIIIe siècle : l’orphelinat de la Pietà a pour vocation à recueillir les bébés abandonnés devant sa porte, enfants des prostituées, des jeunes servantes abusées ou de quelques fautives bien nées. Les petites filles accueillies étaient alors éduquées pour acquérir de grandes compétences musicales. Les plus douées chantaient ou jouaient d’un instrument de musique au sein de l’orchestre de La Pietà. Elles travaillaient tant à l’excellence de leur tessiture ou de leur instrument qu’il devenait leur nom de famille. Ainsi de Leona Dal Contralto et Clemenzia Dal Violino qui se vouèrent à l’orchestre alors au comble de son rayonnement, Antonio Vivaldi en était à cette époque le maestro.

Tous les grands noms de l’Europe se pressaient pour assister, dernière des grilles, au concert de la Pietà. Les filles dissimulaient leur visage sous des tulles et bien sûr cela ne faisait qu’accroître leur mystère et l’attirance du public, en majorité masculin. Malgré leur grand succès, les artistes de la Pietà refusèrent, pour la plupart, les lumières de la renommée, les propositions des théâtres ou cours étrangères. Leur vie quotidienne était faite de tâches ménagères, ravitaillements au marché, cours dispensés aux enfants de famille des palais alentours, en plus de des répétitions, messes, concerts…

Orphelines, musiciennes, seules mais vivants ensemble, féminines mais indépendantes dans une société machiste, Leona et Clemenzia étaient passionnées, actives et à l’image de leur cité lacustre, se confondant dans les eaux parfois claires, parfois boueuses, et semblant emportées par une ultime « acqua alta ».

L’auteur

Françoise Cruz, après avoir été journaliste dans le sud de la France pour différents journaux, vit désormais à Paris où elle est éditrice. Comme auteur, elle a notamment consacré un ouvrage de référence au travail et à la personnalité du chorégraphe Angelin Preljocaj Topologie de l’Invisible (naïve 2008) et vient de signer Petites histoires horribles à lire avant de s’endormir (naïve 2010). Eaux lentes sur Venise est son premier roman.

Sortie : 12 janvier 2011