Les grandes années du cyclisme : années 1960 – Avis +

Présentation de l’éditeur

La nouvelle collection « Les grandes années du cyclisme » évoque les événements cyclistes les plus marquants d’une décennie.

Le premier tome traite des années 60, années mythiques pour la société française, celle des yéyé, de la mini jupe et de mai 68, autant de références qui sont abordées en complément de lecture, pour plonger le lecteur dans l’atmosphère et la (re) découverte de cette période dorée. Un champion français domine la scène internationale, le normand Jacques Anquetil premier Français à inscrire son nom au Tour d’Italie et à quatre reprises dans le Tour.

La France, surtout au moment des congés payés de juillet, un progrès social sacralisé, est coupée en deux, entre « anquetillistes et « poulidoristes. Cette rivalité atteint son paroxysme dans le Tour 64, sur les pentes du Puy de Dôme, où Poulidor perd le Tour pour moins d’une minute. Poulidor, « l’éternel malchanceux » qui rate le maillot jaune, qu’il ne parviendra jamais à endosser, pour seulement six secondes seulement lors du prologue du Tour 67, et fait pleurer la France, avant de se sacrifier pour le leader de l’équipe nationale, Roger Pingeon.

Avis de Marnie

Surtout ne pensez pas avoir sous les yeux un cours d’histoire ciblé « cyclisme » en ouvrant cet ouvrage dédié à la petite reine ! Au fur et à mesure que les années passent et que les coureurs cyclistes français conquièrent course après course, Jean Paul Vespini nous parle de ces années charnières, où les sportifs hésitent entre amateurisme et orientation professionnelle, que se joue une rivalité qui coupera la France en deux, mettant en scène deux cyclistes mythiques, Anquetil et Poulidor et que se profile à l’horizon l’avènement d’un des plus grands coureurs cyclistes belge : Merckx. Si des anecdotes amusantes succèdent à des accidents tragiques, que l’on évoque à peine un dopage que l’on souhaite ignorer, les congés payés rythment les courses dans une vraie attente populaire, sur fonds musical obligé, les Beatles opposés aux Rolling Stones !

Plutôt qu’une analyse, Jean Paul Vespini préfère jouer non sur la nostalgie mais sur l’émotion. Les photos subliment l’effort, la victoire, le doute, la défaite, la colère, la joie… les regrets. Amateurs, professionnels, des grandes courses mythiques se confrontent à des jeux olympiques où l’on se sent dans un autre monde lorsque l’on compare au traitement actuel du sport à l’écran. Le vécu nous semble plus proche, plus humain, plus vibrant, plus spontané. Les coups de théâtre plongent les français dans une transe passionnée. La dimension est en faite « populaire » et rien ne remplacera cette liesse où le sportif est admiré non au vu de sa force physique mais sur son courage en affrontant l’adversité.

L’écueil qu’il fallait éviter, c’est la description chronologique, mettant en exergue les péripéties et les évènements sans que l’on ressente l’émotion des spectateurs… et des téléspectateurs. En effet, n’oublions pas que les années 60, ce sont les avancées techniques, l’énorme succès du tour de France à la télévision, certes, mais surtout à la radio où les gens vivent en direct les péripéties tragiques ou comiques, amour depuis jamais désavoué par les vacanciers français ! Justement, le choix des photos est primordial. Qu’il pleuve, qu’il vente, clichés d’amateurs qui saisissent la violence d’un instant, mauvais instantanés de journaux, photographies léchées en couleurs soulignant un visage confiant où la sûreté de soi, expression soudain fragile à la page suivante, dans la défaite.

Un ouvrage qui se lit comme un roman… alors que la mini-jupe s’envole sur les rythmes yéyés, que l’homme marche sur la lune, Jean Paul Vespini dresse quelques portraits fort différents les uns des autres, de sportifs célèbres, d’amateurs éclairés, où l’homme de la rue vivant intensément son quart d’heure de gloire… pour un long moment hors du temps qui nous replonge dans notre petite enfance, ou dans les souvenirs de nos parents, une sorte de mémoire collective remise au goût du jour !

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 139
Editeur : Jacob-Duvernet
Sortie : 13 novembre 2010
Prix : 25 €