Un mariage sous la neige – Avis +

Présentation de l’éditeur

A force d’avoir la langue trop bien pendue, Rory a perdu successivement tous ses emplois. C’est ainsi qu’elle se retrouve monitrice de ski chez son père, un quasi inconnu pour elle, dont elle s’étonne d’ailleurs qu’il l’ait accueillie et embauchée. Néanmoins, décidée à profiter de sa chance et à faire ses preuves, elle prépare avec enthousiasme l’arrivée de Seamus Lee, un client dont elle doit organiser le séjour de trois mois.

En accueillant son client, cependant, Rory est saisie par un curieux sentiment : riche, séduisant, accompagné d’enfants adorables, Seamus a l’apparence d’un homme comblé… L’apparence, seulement. En fait, une inexplicable distance le sépare de ses enfants. Aussitôt, Rory – qui se reconnaît dans ces enfants ignorés par leur père – se range ouvertement de leur côté…

Avis de Marnie

Même si cette histoire se révèle au final très réussie, nous restons quelque peu perplexe quant à son choix d’écriture. En effet, à la lecture de la quatrième de couverture, cette romance ressemble à une bonne comédie, avec une miss catastrophe gaie et enjouée. Elle va soudain dérider toute une famille, y compris un veuf inconsolable, qui en ont bien besoin après l’accident dont a été victime la mère des quatre enfants « adorables ». La lecture du premier chapitre est tout à fait dans ce ton drolatique, avec même la présence d’un python comme animal de compagnie et l’irruption d’un chiot adorable.

Seulement, dès le second chapitre, le vrai style du roman fait soudain surface, avec un bizarre changement de ton plus que surprenant. Cela donne l’impression que Margot Early a hésité avant d’orienter son roman vers le drame. Il n’y aura même plus l’ombre d’une phrase ou d’une situation humoristique tout le long du récit. La « gentille » mère de famille cachait un secret qui ne sera d’ailleurs jamais révélé et sa mort dans des conditions particulièrement horribles a traumatisé ses quatre enfants et a éloigné leur père, qui voue une sorte de haine larvée et non surmontée à sa défunte épouse.

De son côté, Rory est encore une sorte d’adolescente dans l’âme. Ses échecs professionnels ont accentué son sentiment d’infériorité, vu qu’elle n’a jamais été acceptée par son père et qu’elle n’a pas fini son cursus scolaire. Même le fameux python se révèle rapidement être une énorme bête dangereuse dont il faut se débarrasser au plus vite. Quant au chien, il doit rapidement être sérieusement dressé.

Nous sommes donc au milieu de plusieurs histoires plus amères que douces, où les non-dits de part et d’autre ont peu à peu amplifié le sentiment de fsolitude de chacun. Les relations amoureuses n’ont rien de vraiment passionnées, mais elles sont surtout amicales, presque reposantes pour nos deux héros qui ont bien besoin de cette complicité pour affronter l’existence.

Rory va bien réfléchir avant d’envisager la très lourde tache de servir de mère de substitution à ces enfants qui ont tous besoin d’une aide extérieure pour tenter de surmonter leur mal-être. Inutile de souligner que le ton est très adulte et que le final n’est pas « tout rose ».

Il s’agit ici de l’évolution de chacun des protagonistes et notamment de Lauren, la fille aînée de quatorze ans qui voue un culte presque malsain à sa mère. Les solutions et les choix de tous seront au final très nuancés. Aucune situation n’est vraiment rêvée, personne n’a raison ou tort, il s’agit surtout de surmonter ses problèmes pour enfin avancer.

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 310
# Editeur : Harlequin (1 décembre 2010)
# Collection : Prélud’
Prix : 5,35 €