La Tête de Pancho Villa – Avis +

Présentation de l’éditeur

Quand une vieille connaissance pose la tête du général Pancho Villa sur la table d’Hector Lassiter, dans l’arrière-salle d’une cantina du Nouveau-Mexique, c’est le début d’un road trip haletant pour l’écrivain bourlingueur, grand amateur d’alcool et amant de Marlene Dietrich. Flanqué du jeune Bud Fiske, un journaliste venu faire son portrait, il traverse les Etats-Unis à un train d’enfer. Leur mission : remettre ce crâne, objet de toutes les convoitises, à une société secrète de Yale.

A leurs trousses : des blancs-becs d’universités concurrentes, moult bandits mexicains, diverses barbouzes de la CIA… Un détour par le tournage de La Soif du mal, et Hector embarque une belle Mexicaine dans sa cavale effrénée, de part et d’autre du Rio Grande, à bord de sa Chevrolet Bel-Air 1957, avec un objectif : garder la tête de Pancho Villa et sauver les leurs…

Avis de Lady Clare

Difficile de résumer ce passionnant polar sans dévoiler trop de l’intrigue, mais l’on peut d’ores et déjà révéler que le ton décalé est donné d’emblée dès les premières lignes et que l’écriture de Craig McDonald est pleine de panache, très imagée et très cinématographique…

Nous sommes en effet rapidement embarqués de notre plein gré et avec une totale délectation dans un fabuleux mélange western road-trip complètement farfelu et qui trouve pourtant son origine dans une vérité historique…

C’est un fait avéré que la tête du vrai Pancho Villa, chef militaire de la Révolution mexicaine en 1910, a été bien volée (probablement par une société « secrète », Skulls and Bones, dont ont fait partie George Bush, son père et son grand-père, qui s’autorisent d’ailleurs une apparition très remarquée dans le roman) et elle n’a toujours pas été retrouvée!

Notre héros, Hector Lassiter, la cinquantaine séduisante, mi-écrivain à succès mi-mercenaire, ami de Ernest Hemingway, Orson Welles et amant occasionnel de la sublime Marlène Dietrich, est chargé de livrer à un notable la tête révolutionnaire ironiquement cachée dans un sac de sport. Il entraîne dans son sillage un jeune journaliste, Bud Fiske, qui est sensé faire son portrait pour un journal à gros tirage, ainsi qu’une belle apprentie actrice mexicaine, Alicia, avec laquelle notre héros pourtant blasé de tout, semble reprendre goût à la vie. A un rythme effréné, l’attachant trio détale, s’emballe, se cache, ruse et démasque, du Mexique aux Etats-unis, tout en évitant avec classe les pièges et les balles de gros calibre de tous ceux qui veulent les empêcher de mener à bien leur mission…

De coups de théâtre en coups du sort, ce roman est mené tambour battant du début à la fin, avec une telle inspiration qu’il est bien difficile de ne pas le lire d’une seule traite. On se prend agréablement au jeu et on ressent beaucoup de sympathie pour cet anti-héros, Hector Lassiter, sorte de double de Ernest Hemingway, dont il est beaucoup question dans le livre. Dur au grand cœur, il a connu de beaux succès dans son métier, semble avoir tout vu et tout vécu, mais n’a jamais oublié qu’il avait une âme de noble aventurier.

Tout en étant lui-même un polar rondement mené, le livre est également un superbe hommage aux romans noirs (de la veine de Dashiell Hammett, Chester Himes ou encore Raymond Chandler) et aux films du même style, on pense tout de suite au magistral Sam Spade de Bogart. Pour un premier roman, c’est un bien joli coup de maître, jubilatoire et délirant!

Fiche technique

Format : poche
Pages : 320
Editeur : 10/18
Sortie : 16 septembre 2010
Prix : 7,90 €