Présentation l’éditeur
Eugenie Markham est devenue reine de Terre-de-Daléa. Ca n’a rien d’une vie de château. Son royaume est en ruine, tout comme sa vie sentimentale… Et il y a pas toujours cette prophétie qui annonce que son premier né détruira l’humanité.
Mais elle a d’autre sujets d’inquiétude : des jeunes filles sont enlevées en Outremonde et tous s’en contrefichent, y compris les hommes de sa vie. Avec ou sans leur aide, Eugenie doit résoudre cette énigme et apprendre à se fier à un pouvoir qu’elle maîtrise à peine. Car l’ennemi auquel elle doit faire face est rusé, subtil et s’intéresse à elle de manière très personnelle.
Avis de Callixta
Richelle Mead poursuit avec une aisance insolente trois séries dans sa jeune carrière. En France, Milady nous a d’abord fait connaître Georgina Kincaid, puis Eugenie Markham. N’oublions pas l’excellente série pour jeunes adultes, Vampire Academy. A chaque fois, elle fait mouche et le deuxième tome de la série Cygne Noir ne fait pas exception. Il est excellent à tout point de vue.
Notons tout d’abord que nous reprenons l’intrigue là où elle s’est arrêtée dans le premier opus. Eugenie est maintenant reine de Dalea dans l’Autremonde et va tenter de concilier cette difficile situation d’appartenir à deux mondes, celui des humains et celui des Noblaillons. Elle a bien l’intention de garder ses particularités, pas tout à fait humaine, pas tout à fait noblaillonne, à la fois chaman capable de renvoyer les échappés de l’Autremonde et souveraine de l’un de ses royaumes. Cette situation ambigüe est au cœur de la série et de ce tome parce que ce que veut faire Eugenie est difficile, rare et totalement nouveau. Cela ne convainc pas tout le monde et elle va devoir s’imposer dans les différents mondes qu’elle fréquente où les gens pensent de façon bien plus manichéenne qu’elle.
Richelle Mead traite admirablement de cette ambigüité, montrant la situation inextricable parfois dans laquelle se trouve Eugenie,autant sur le plan personnel que public. Ce problème est loin d’être réglé d’ailleurs en fin de livre et les tomes suivants devraient nous permettre de l’explorer encore. Ajoutons que Richelle Mead, comme dans ces autres séries, sait magnifiquement créer un monde, ici, très marqué par la fantasy et différentes mythologies. Le petit ami d’Eugenie est un superbe Kitsune, personnage de légende japonaise, mi-homme, mi-renard. Lui-même est un modèle de mixité puisqu’il a du sang japonais et espagnol.
Si le thème central du roman est la place qu’Eugenie va accepter de jouer et celui qu’elle pourra trouver dans les deux mondes, une autre intrigue se développe autour de la disparition de jeunes filles de l’Autremonde et de la présence de démons de l’Inframonde. Eugenie a alors fort à faire entre ses occupations de chaman et celles de Reine de Dalea. Évidemment, elle ne peut pas s’impliquer autant sans évoluer considérablement et c’est un autre point positif du roman de la voir embrasser ce qu’elle est vraiment même si c’est douloureux et difficile. Eugenie change, accepte ses pouvoirs et son hérédité.
Enfin, ce riche livre poursuit également le thème de la prophétie plutôt menaçante qui implique Eugenie. C’est le petit-fils de son père qui doit un jour détruire l’Autremonde et elle est toujours l’objet des attentions frénétiques des hommes pour cela. Cela ne facilite pas sa vie de femme puisqu’elle est harcelée et menacée de viol très souvent. Ce thème évolue lui aussi au cours du roman.
N’oublions pas sa vie sentimentale compliquée comme toujours avec une héroïne de bit-lit. Eugenie est amoureuse de Kiyo qui lui rend bien et la comprend puisque lui aussi est un mélange de culture et de sang mais rien ne peut être simple pour une femme aussi exceptionnelle et de nombreux défis vont se dresser devant leur bonheur. Là aussi, le roman n’est certainement pas le dernier à nous parler de ses amours !
Richelle Mead est vraiment au sommet de sa forme dans ce roman riche en idée mais également superbement construit et écrit. Pas une minute de répit dans un récit haletant, qui pose des questions intelligentes et brassent des idées passionnantes. Le monde évoqué est superbe, créatif et toujours simplement décrit malgré sa complexité et sa finesse. Richelle Mead parvient même à introduire de l’humour dans une histoire qui ne prête guère à sourire et Eugenie est une héroïne comme on les aime : forte, décidée mais en profond besoin d’amour et de compréhension.
Précipitez vous sur ce superbe livre qui tient en haleine et fait trépigner d’impatience dans l’attente de la suite que l’auteur a déjà publié en version originale. Un quatrième est en préparation. Eugenie Markham n’est donc pas au bout de ses peines et, nous, de notre plaisir !
Fiche Technique
Format : poche
Pages : 480
Editeur : Milady
Sortie : 22 octobre 2010
Prix : 8 €