Orage en été – Avis +

Présentation de l’éditeur

Pour sauver son enfant, Charlie, d’une grave maladie cardiaque, Bree n’a reculé devant aucun sacrifice. Rejetée par sa famille et sans ressources, elle est même allée jusqu’à ruiner sa réputation en acceptant un job d’hôtesse dans un bar. Aujourd’hui, ce passé secret semble enfin derrière elle : Charlie est guéri et Bree s’épanouit dans un vrai travail. Un équilibre que la jeune femme préserve envers et contre tout.

Aussi avance-t-elle prudemment dans sa relation toute neuve avec Parker Ellison, dont elle pressent, cependant, qu’il pourrait bien être l’homme de sa vie et un père pour Charlie. Mais alors que l’avenir paraît radieux, l’orage éclate : confrontée à son passé houleux, qui la rattrape quand elle s’y attendait le moins, Bree voit aussi revenir brusquement dans sa vie… le père de Charlie.

Avis de Marnie

Au fur et à mesure de la lecture, nous découvrons une histoire pour le moins originale, notamment grâce au refus de l’auteur d’utiliser les clichés d’usage. Qui n’a pas lu le thème de l’enfant malade et de la mère qui en désespoir de cause se tourne vers le géniteur qui ignorait bien évidemment être un heureux papa ? Or, Margaret Watson commence son récit « après la bataille. L’enfant est sauvé et Bree, sa mère, a réussi à se sortir tant bien que mal de cette situation désespérée, en y laissant notamment quelques vêtements au passage. Si elle se retrouve dans sa ville natale, c’est pour se rapprocher de ses deux soeurs et pour les aider à vider et fermer la maison familiale, après la mort de leur père que ces triplées haïssaient !

Peu à peu, l’auteur écarte ainsi chaque idée reçue, de l’ancien petit ami qui n’est pas du tout un idiot ou un homme détestable, au héros, qui est loin d’être le prince charmant de service. Parker est en effet un homme ambitieux qui se sert de l’université pour assouvir sa soif d’aventures. Habitué depuis sa naissance à ne compter que sur sa propre compagnie, les enfants, une fratrie, les relations même amicales, tout cela lui semble incompréhensible et fréquenter Bree commence à lui poser de sérieux problèmes…

Oscillant entre attirance sensuelle et mesquinerie, du qu’en dira-t-on jusqu’aux sollicitations pour financer ses expéditions, ce professeur d’université plutôt égoïste voit sa vie totalement chamboulée par l’irruption de la spontanée, franche, coléreuse et extravertie Bree. Mais, nous ne jouons pas avec les contraires qui sont sensés s’attirer. Non, l’auteur met en parallèle les différences : mode de vie, but dans l’existence, intérêt pour son prochain… Nos deux héros vont avoir beaucoup à surmonter pour construire une relation crédible et forte.

Les personnages secondaires constituent un vrai atout ici. Les deux soeurs de Bree, très différentes l’une de l’autre, qui n’ont pas été présentes au moment où la jeune femme en avait besoin, sont maintenant à ses côtés. Peu à peu, leurs liens se renforcent. Charlie est aussi un adolescent attachant, avec sa facette d’étudiant précoce mais aussi ses colères d’enfant. Le contexte est intéressant et enrichit considérablement le récit. Nous sommes dans une petite ville universitaire où les rumeurs sont utilisées pour le bénéfice et l’ambition des uns contre leurs rivaux, tout cela avec des airs de petites guerres larvées. L’argent est le maître-mot et la célébrité ici sert aussi bien pour la renommée des dirigeants que pour le financement de la moindre des manifestations.

Ce deuxième roman consacré à la trilogie des soeurs McInnes constitue la preuve que le talent de Margaret Watson est en constante progression. Nous avions pu découvrir en février 2009 dans la collection Black Rose, Troublantes menaces, sa première oeuvre écrite en 1995 qui contenait déjà quelques thèmes récurrents comme la petite ville où il « ne fait pas très bon » vivre.

Le troisième volume, la maison des orages, paraîtra le premier juillet !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 309 pages
Editeur : Harlequin
Collection : Prélud’
Sortie : 1 mai 2010
Prix : 5,30 €