Si ce film est aujourd’hui considéré comme un des chefs d’oeuvres français des années 50, il fut totalement sous-estimé lors de sa sortie, aussi bien par la critique que par le public.
Peut-être que ce n’était plus le moment de s’intéresser à ce drame sentimental des bas quartiers de Paris de la Belle Epoque, qui fait penser aux historiques d’avant-guerre ? Pourtant, Simone Signoret y gagna ses galons de star en prenant la place d’une Arletty moderne et sulfureuse, qui se confronte à Serge Reggiani à l’émotion intense et rentrée. En méchant « Apache », Claude Dauphin affirme un talent certain.
Film charnière dans la filmographie de Jacques Becker, il constitue le dernier « classique » du grand réalisateur. Deux ans plus tard, il contribuera à lancer la seconde carrière de Jean Gabin et la première de Lino Ventura en signant le très noir et surtout très sobre Touchez pas au grisby.