Présentation de l’éditeur
Avis de Callixta
Dans les nombreuses anthologies de cette fin d’année, voilà sans doute une de ceux qu’il ne faut pas manquer. Cela tient sans doute aux excellents auteurs qui y ont contribué puisque le recueil ouvre avec Angela Knight, continue avec Allyson James (alias Jennifer Ashley), Anya Bast et enfin se termine avec Lora Leigh. Elles ont toutes prouvé leur qualité d’écriture dans le domaine du paranormal et n’ont pas pris à la légère leur participation donnant quatre textes originaux, bien écrits et très différents. Le seul point commun de cette anthologie est qu’elle est paranormale et se déroule en hiver au moment de Noël. Chacun des auteurs a ensuite brodé dans son style bien particulier et dans des mondes radicalement différents mais également intéressants.
Angela Knight a intitulé son histoire, Vampire’s ball et initie ainsi une nouvelle série dans un univers magique où les chevaliers de la table ronde dominent et ont mis aux mondes des magiciennes et des vampires. Leurs descendants sont régulièrement retrouvés à travers le monde et « transformés » pour bénéficier de leurs pouvoirs. De façon très habile, Angela Knight nous initie à ce monde à travers l’histoire d’une jeune femme qui va apprendre du jour au lendemain qu’elle est la fille de Lancelot du Lac et être confiée au plus sexy des vampires.
L’idée est simple, le thème rebattu, mais cela fonctionne en grande partie grâce au talent de l’écrivain qui construit un monde attrayant avec des enjeux intéressants qu’elle devrait exploiter dans d’autres romans. La relation entre Kat et son vampire grésille littéralement et l’aventure reste centrée sur les difficultés de la transformation de la jeune femme. Le résultat donne très envie de continuer à découvrir les relations compliquées des amis de Merlin l’Enchanteur, du Roi Arthur et de leur progéniture.
Allyson James nous conduit ensuite dans un monde radicalement différent. Cette fois, ce sont les mythes et légendes amérindiennes qui vont servir d’inspiration pour créer un univers paranormal. Le roman commence sur une note très contemporaine lorsque Naomi trouve à sa porte son ancien amant qui l’a quittée sans mot dire deux ans avant. Jamieson va lui révéler alors ce qui l’a poussé à partir et à ne plus revenir durant ce temps. Et nous allons plonger alors dans le surnaturel.
Jamieson peut en effet se transformer en animal et s’est retrouvé bien seul lorsqu’il a découvert ce fait. Cela a été le début d’aventures dangereuses qui impliquent maintenant Naomi. Les légendes navajos sont au centre de cette très intéressante romance. Jamieson est lui même indien et ce thème encore peu exploité est passionnant et renouvelle un peu les histoires sur des shapeshifters. Allyson James s’en sort très bien nous familiarisant avec le monde de la petite ville de Magellan et son fameux train fantôme qui revient à chaque fin d’année.
Nous comprenons qu’elle est d’ailleurs l’explication de ce curieux phénomène en fin de nouvelle et nous avons quelques aperçus d’autres personnages que nous retrouverons dans des romans ultérieurs de cet auteur. C’est le cas d’un mystérieux et insolent Coyote capable de se transformer dans l’animal dont il porte le nom. C’est donc parfaitement réussi et tout aussi efficace que la précédente nouvelle, l’originalité en plus.
Anya Bast confirme l’excellence de cette anthologie en nous présentant elle aussi son nouveau monde issu de la fantasy. Dans une nouvelle qui fait moins de cent pages, elle parvient à nous fasciner avec un univers d’une grande originalité très différent de sa précédente série. Dans une ville créée de toute pièce par un homme se côtoient des Seelies et des Unseelies, forces blanches et forces noires, opposées mais contraintes de vivre ensemble pour faire face à leurs ennemis.
L’histoire est proche de la précédente dans sa trame générale puisque là aussi, ce sont d’anciens amants qui vont se retrouver. Ronan est condamné à mort pour avoir enfreint les ordres de la reine des Seelies. Malgré une séparation douloureuse, celle qu’il aimait de longues années avant va essayer de le sauver et précipiter leur réconciliation.
Entre explications douloureuses qui n’ont rien à voir avec un malentendu et fuite face au danger, la nouvelle est fascinante, très bien écrite. Les sentiments amoureux sont très bien rendus, le monde créé très puissant et les détails qui parsèment le texte frappent par leur originalité et leur efficacité. Ainsi Anya Bast a inventé une sorte de spectacle de téléréalité où l’on filme la vie des Seelies pour un show à destination des humains. C’est amusant, bien trouvé et la nouvelle est d’une densité incroyable.
Là aussi, Anya Bast nous ouvrira de nouveau à ce monde dans un roman qui arrive dès janvier.
Lora Leigh déçoit peut-être un peu plus en utilisant le monde des Breed. Nous y retrouvons un univers qu’elle a largement exploité et une situation très classique où un Breed et sa Mate peinent à trouver le bonheur. L’intrigue est minimale puisque l’héroïne qui a trahi les Breed alors qu’elle était manipulée est gardée sous surveillance. Lorsqu’on tente de la tuer, celui qui lui est destiné décide de la faire sienne et de la protéger coûte que coûte.
Comme souvent avec cet auteur, nous restons concentrés sur la liaison explosive entre les héros mais Lora Leigh fait cela à merveille et a un talent inégalé pour écrire les scènes sensuelles. L’intrigue n’est pas très poussée et plutôt simple. Mais si l’histoire manque de l’originalité et de la profondeur des autres, elle est loin d’être mauvaise.
Elle conclut un excellent recueil qui fait passer d’un monde paranormal à un autre tout aussi réussi. Ne le manquez pas et surtout suivez bien les aventures des autres héros que ces auteurs vont publier dans les mois à venir. Cela devrait donner de très bons romans.
Fiche technique
Format : poche
Pages : 352
Editeur : Jove Publications
Sortie : 3 décembre 2009
Langue : anglais
Prix : 5,89 €