L’emprise du désir – Avis +

Présentation de l’éditeur

Parce qu’il croit avoir perdu à jamais lady Anaïs, la femme qu’il désire plus que tout au monde, lord Lindsay s’est laissé emporter entre les bras d’une autre maîtresse, aussi voluptueuse mais autrement dangereuse : l’opium. Semblables à de langoureux baisers, ses volutes sensuelles caressent son visage et se posent sur ses lèvres, l’emportant vers des cimes inexplorées.

Et quand survient l’extase, le rideau de fumée se déchire, et, le temps d’un rêve, il possède en imagination la belle Anaïs.Hélas, pour accéder encore et encore à cet instant magique, Lindsay a besoin de plus en plus d’opium, qui devient vite pour lui une sombre maîtresse, exigeante, insatiable. Alors, le jour où lady Anaïs resurgit dans sa vie, encore plus troublante, encore plus désirable, il comprend qu’il va devoir faire un choix. Car il ne pourra les posséder toutes les deux…

Avis de Callixta

Le titre du roman de Charlotte Featherstone a été particulièrement bien trouvé en français comme en anglais car il s’agit bien d’une emprise ou d’une addiction dont il est question dans son livre. Le héros, Lindsay est un consommateur d’opium qui s’est laissé attiré par cette drogue réputée sans danger et tellement prisée des poètes et des intellectuels dans ce milieu de dix-neuvième siècle. Mais c’est aussi l’emprise de la passion qu’il éprouve pour son amie d’enfance, la pulpeuse et blonde, Anaïs.

Le roman débute alors que les deux jeunes gens déjà âgés d’une trentaine d’années vont enfin reconnaître leur mutuelle attirance. Amis depuis toujours, ils s’aiment secrètement. Leur famille et leurs doutes personnels les ont longtemps fait hésiter à révéler leur passion. Lindsay finit par l’avouer à Anaïs. Mais le bonheur tant attendu, le mariage et un amour enfin partagé ne vont malheureusement pas voir le jour et c’est le début d’une plongée dans un drame intime qui les brisera presque tous les deux.

Charlotte Featherstone a choisi un sujet fascinant et a plongé son histoire dans une atmosphère délibérément passionnée et échevelée. Lindsay est un jeune homme sensible et très amoureux, rongé par la peur de ressembler à son père, un homme qui a sombré dans l’alcoolisme. Le couple de ses parents est un échec et représente pour lui un repoussoir absolu. Consommer de l’opium n’a jamais été pour lui qu’un moyen d’oublier sa douleur mais il ne craint pas l’addiction, pense contrôler ses besoins. Cette dimension du roman est très importante, elle joue un rôle dans la façon dont Lindsay appréhende le monde mais aussi dans les rapports qu’il a avec ce ou ceux qu’il aime. L’opium est une sorte de maitresse pour lui, une personne qui s’interpose entre lui et sa vie. Longtemps inconscient de cet état de fait, il va commettre des erreurs.

L’histoire qui l’unit à Anaïs est marquée par le drame et les conséquences de leurs actes après avoir avoué leur amour et pendant les jours qui suivent. Persuadée d’avoir été trahie par Lindsay, Anaïs se cache. Lorsque le hasard (peut-être un peu trop heureux) les rapproche de nouveau, dix mois ont passé et un lourd secret, tangible mais totalement mystérieux flotte entre les deux amants. Le lecteur, comme Lindsay, ignore tout de ce qui s’est passé. Habilement Charlotte Featherstone apporte des bribes d’information avant de nous révéler ce qui s’est réellement déroulé. Nous suivons les tourments des héros tous deux prisonniers des évènements et qui se blessent mutuellement. Le ton est grave, passionné, dramatique. L’auteur retrouve ici des élans de la romance ancienne qui n’hésitait pas à montrer des sentiments exacerbés.

Si le ton est passionné, l’attirance sexuelle des deux héros est également très forte. Les scènes entre eux sont très nombreuses, et est souvent leur seul terrain d’entente. Elles sont fort bien écrites, imaginatives et fréquentes. Elle montre que l’addiction ne concerne peut-être pas que l’opium mais que tous deux sont intoxiqués l’un de l’autre. Peu à peu les deux passions de Lindsay semblent même se mêler.

Charlotte Featherstone a écrit là un roman très réussi, basé sur une atmosphère soigneusement travaillée qui peut déplaire mais joue parfaitement avec la passion malsaine que peut susciter une drogue et ses effets. Le drame intime des deux héros est poignant. Les personnages secondaires sont très intéressants et l’un d’entre eux, Lord Wallingford aura sa propre histoire dans un roman qui sort en version originale en mai 2010. Voilà en tous cas un très bon roman de la collection Spicy qui a décidément des auteurs de qualité. Espérons que ses prochains livres seront traduits.

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 373
Editeur : Harlequin
Collection : Spicy
Sortie : 1 mars 2010
Prix : 7,90 €