High Plains Bride – Avis +

Présentation de l’éditeur

A GUN IN HER HAND—POINTED RIGHT AT HIS HEART…

Sarah knew exactly what she wanted. Tom West would help her rescue her daughter, their daughter, from the hands of the Sioux, or die trying. It was, she swore, the least he could do to atone for fourteen years of deceit !

Tom West blamed himself. He’d had to let Sarah believe him dead—even though she’d been his only love. But this reunion was born of danger, not desire, as this firebrand of a woman was quick to remind him.

Could they bridge the chasm of mistrust yawning between them to save their child—and their love ?

Avis de Callixta

Vous ne connaissez certainement pas Jenna Kernan et c’est un oubli qui doit être réparé bien vite, car c’est un auteur brillant. Il faudrait également interroger Harlequin France pour leur demander par quelle aberration ils ont pu oublier de la traduire. Peut-être est-ce le contexte qu’elle utilise, les Etats-Unis du dix-neuvième siècle en train de se construire ou encore la dureté et le réalisme de certains de ses ouvrages qui rebutent, mais qu’il est dommage que les lectrices françaises n’aient pas eu l’opportunité de la découvrir.

High Plains bride commence comme un western mais dès la fin du premier chapitre, il n’est plus question de la gloire de l’Ouest ni des durs à cuire qui se baladent dans cette partie du monde. Sarah West est venue débusquer le père de sa fille, Thomas, à la pointe de son fusil pour l’obliger à l’accompagner dans la recherche de l’enfant. Lucie a treize ans et a été enlevée par les Sioux lors de l’attaque de leur convoi de migrants. Partis de l’Illinois, la famille West a déjà connu bien des souffrances puisque le mari de Sarah, qui est aussi le frère de Thomas, est décédé du choléra. Devant l’indifférence des autorités face au sort de sa fille, Sarah a décidé de prendre les choses en main et de joindre le père de son enfant qui ne sait rien d’elle. Installé en Californie, il va se retrouver brutalement face à l’amour de sa vie, armée, et qui lui jette sa paternité au visage. Commence alors une longue quête de la petite Lucie à travers les plaines de l’Ouest des Etats Unis.

Le livre est une formidable et douloureuse aventure où se jouent deux histoires parallèles, celle de Thomas et de Sarah que la vie a séparé et qui ont gardé tous les deux une amertume profonde, et celle de Lucie, esclave des Sioux et qui connaît de terribles épreuves. Les deux parties sont admirablement menées, s’entremêlant chapitre après chapitre, sans que le rythme ni l’intensité émotionnelle ne se relâchent.

L’histoire de Lucie est marquée par un grand réalisme et une approche très intelligente et sensible des rapports entre Blancs et Indiens au pire moment de la guerre qu’ils se mènent. Jenna Kernan se garde bien de présenter de façon manichéenne les deux camps mais ne les renvoie pas dos à dos non plus. Ce que vit Lucie est intolérable tout comme le comportement des Blancs indifférents aux conséquences de leur colonisation l’est tout autant. Ceux qui font souffrir Lucie le font selon leurs coutumes et leur mode de vie. Si cruauté il y a elle est le fait d’individus violents comme il en existe partout. Ne serait-ce que pour cet aspect du roman, il faudrait souligner son exceptionnelle qualité. C’est aussi une histoire douloureuse et qui finit de façon très nuancée, ce qui est parfaitement logique mais très inhabituel dans la romance.

Sarah et Thomas doivent faire face à une situation terrible puisqu’ils doivent supporter l’angoisse sur le sort de Lucie, chaque jour qui passe risquant d’être le dernier pour l’adolescente. Cette attente intolérable est quasi palpable dans le roman. Mais ils doivent aussi régler leur passé. Et il est exceptionnellement douloureux et complexe. Tout s’est joué lors du départ du très jeune Thomas pour la Californie, laissant celle qu’il aime au pays en lui promettant de revenir. Mais son expédition va terriblement mal tourner se soldant par la mort de son plus jeune frère et la perte, pour lui, de Sarah. Depuis Thomas vit avec une terrible culpabilité et un amour qui n’a jamais voulu mourir pour la jeune femme. Il faudra beaucoup de temps pour qu’ils parviennent à dépasser leur douleur et les erreurs qu’ils ont pu commettre les uns et les autres.

Jenna Kernan signe à là un très beau livre d’une grande intensité et qu’il est difficile de refermer. Nous rêverions de retrouver Lucie notamment, plus grande et vivant sa vie, elle qui a connu une expérience si particulière et difficile. Mais pour le moment, cette histoire n’a pas été écrite. Le talent de Jenna Kernan pour dépeindre son propre pays dans ces moments douloureux est évident comme celui de décrire des héros au passé lourd.

Elle mérite vraiment d’être mise en avant et d’être largement traduite.

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 304
Editeur : Harlequin
Sortie : mai 2007
Langue : anglais
Prix : épuisé