La prière des défunts – Avis +

Présentation de l’éditeur

Les images ont déjà fait le tour des rédactions et passent en boucle sur tous les écrans. Perché sur un lampadaire du William Powell Bridge, un SDF harangue la police de Miami. Il sautera si la fille du maire ne daigne pas lui parler. Et quelque chose dans sa voix ne laisse pas place au doute. En bas, le négociateur Vincent Paulo l’entend d’autant mieux qu’il vient de perdre la vue… Troubles à l’ordre public : le SDF, un nommé Falcon, finira par descendre et – surprise ! – payer sa caution. Son avocat, Jack Swyteck, n’en revient pas : son mystérieux client dispose de 200 000 dollars, dans un coffre aux Bahamas. De quoi lui assurer largement la liberté provisoire et tout loisir de disparaître, laissant dans la carcasse de voiture qui lui servait de domicile le cadavre d’une femme. Et d’obscures rumeurs. Swyteck et Paulo suivent sa traque de très près. Car le passé du SDF semble raviver de scandaleux souvenirs… en haut lieu.

Avis d’Enora

La prière des défunts est le sixième opus mettant en scène l’anglo-cubain Jack Swyteck, avocat spécialisé dans les affaires criminelles à Miami et fils de l’ex gouverneur de Floride.

Lorsque l’histoire commence, Jack est appelé auprès d’un SDF d’origine cubaine, Falcon, qui a menacé pour la troisième fois de se suicider du haut du William Powell Bridge. Rien qui ne devrait mettre la police sur les dents, mais voilà que ce marginal exige de parler à Alicia Mendosa, officier de police mais surtout fille de l’actuel maire de Miami.

Qui est véritablement Facon, quelle est sa véritable identité et surtout comment peut-il payer sa caution de dix mille dollars ? Jack en est là de ses interrogations quand un fait nouveau surgit, un cadavre est retrouvé dans le coffre de la voiture de son client. Aidé de son meilleur ami et assistant, Theo, un noir de Liberty City qu’il a sauvé in extrémis de la chaise électrique en prouvant son innocence, Jack se lance sur la piste du mystérieux Falcon.

Malheureusement de chasseurs ils deviennent gibiers et Theo est pris en otage. Aidé par la police et le négociateur aveugle Vince Paulo, l’avocat se retrouve au cœur d’une enquête dont les racines remontent à la dictature militaire qu’a subi le peuple argentin de 1976 à 1983. Pour libérer Theo il devra comprendre les liens qui unissent Falcon au maire et à sa fille.

James Grippando nous livre un roman absolument passionnant dont l’intrigue se déroule à un rythme endiablé malgré le fait que la plus grande partie du livre se passe lors une prise d’otages. Plus qu’un simple thriller, La prière des défunts est aussi un voyage dans l’histoire, celle de l’Argentine au cœur de la dictature militaire quand les opposants au régime disparaissaient sans laisser de trace, celle des grands-mères de la place de Mai qui depuis prés de trente ans se battent pour retrouver leurs petits enfants enlevés à leurs parents et élevés sous une fausse identité par des familles de militaires.

Mais James Grippando c’est aussi des personnages tout en nuances, de Jack Swyteck avec ses racines cubaines, à Theo l’afro-américain, drôle, sarcastique, intelligent, qui a fait un séjour dans les couloirs de la mort après avoir été condamné à tort, en passant par Vincent Paulo le négociateur de la police, dont la cécité à la suite d’une blessure dans l’exercice de ses fonctions le replonge dans ses peurs d’enfant.

La prière des défunts est un remarquable thriller plein de suspens qui aborde des thèmes comme l’identité, le regret et la perte, à travers des personnages profondément humains et finement étudiés. Un grand auteur que monsieur James Grippando !

Fiche technique

Format : poche
Pages : 431
Editeur : Pocket
Collection : Thriller
Sortie : 8 octobre 2009
Prix : 7,30 €