Présentation de l’éditeur
Je me présente : comtesse Liiliana Arabella Guinevere du Marchette mais appelez-moi Lit. Je suis une » vampirette » de 500 ans addict aux cosmétiques et dont la garde-robe est garnie pour… l’éternité. Mon genre d’hommes ? Plutôt Brad Pitt que Marylin Manson. Le noir ? Très peu pour moi merci. Question alimentation, je ne suis pas du genre à rôder dans les rues pour mordre mes victimes (sauf s’il s’agit de beaux garçons consentants), je préfère boire le sang dans un verre à cocktail. Dernier détail : je suis une incorrigible romantique !
D’où l’idée de lancer une agence de rencontres ; bon moyen de joindre l’utile (combler un gouffre financier d’acheteuse compulsive) à l’agréable (permettre à des humains, vampires et garous esseulés de trouver l’âme soeur « , et surtout d’échapper à l’entreprise familiale. Ainsi naît » Vamp’n’Love « . Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, un vampire-chasseur-de-primes sur les traces d’un tueur en série s’est présenté à l’agence. Son allure, son odeur… terriblement sexy ! Seulement c’est un » mordu » et non un vampire de naissance. Impossible dans ces conditions d’envisager quoi que ce soit. Mais bon, il arrive parfois qu’on se laisse emporter par ses bas instincts…
Avis de Marnie
A trop s’éparpiller, on fait un peu n’importe quoi, voici ce qui devrait être rapporté à Kimberly Raye. Son principal défaut ici est d’avoir un peu trop pioché les bonnes idées originales à droite et à gauche dans tous les genres et tenter alors de construire une histoire homogène.
En effet, ce roman est une vraie chick lit à l’américaine, c’est à dire que vous trouvez une héroïne qui raconte sa vie « branchée » à la première personne, cite des marques et détaille les vêtements, accessoires et maquillages toutes les trois pages en jouant à fond la carte : « je suis moins bête que j’en ai l’air ». Bien évidemment, l’héroïne essaye toute une série d’astuces autour de sa carte bancaire à la façon Accro du shopping, a deux super amies aussi joyeusement hystériques qu’elle mais à qui elle ne raconte pas spécialement ses états d’âmes… et les deux filles au même prénom le lui rendent bien.
Une fois la chick lit évoquée, passons à la bit lit. Notre héroïne est une vampirette pur jus, c’est à dire de naissance, car ici comme les fameux Brotherhood de R.J. Ward, il s’agit d’une race différente, des vampires héréditaires qui se nourrissent un peu des humains mais juste pour le fun… Ils méprisent les mordus, c’est à dire, ceux victimes de certains vampires qui se sont laissés aller trop loin et ont été transformés au lieu de mourir. Kimberly Raye nous assène des dizaines de fois que les héréditaires ne fréquentent pas des mordus, sans que l’on comprenne vraiment la raison d’une telle ségrégation ni les différences fondamentales. Les règles des uns et des autres sont totalement indéfinies frôlant le flou peu artistique.
Puis nous arrivons au romantic suspense, vu qu’un serial killer assassine des candidates qui ont cherché l’amour sur petites annonces. C’est ce qu’annonce le héros, un vampire « mordu » chasseur de primes à Lil car il devine (quelle prescience !) que le tueur va utiliser l’agence que vient d’ouvrir trois jours plus tôt notre héroïne. Tout cela semble d’une bien faible consistance. La scène rocambolesque de l’affrontement final fait rire, mais au second degré.
Heureusement, quelques personnages sortent du lot, soit les prétendants que la mère de Lil s’entête à lui faire rencontrer, les clients quelque peu déjantés de l’agence, ou encore la voisine loup-garou des parents de notre héroïne. Ces scènes dites humoristiques représentent l’aspect le plus réussi du roman. Mais comédie ne signifie pas n’importe quoi. Ainsi, on se demande comment Evie, la secrétaire humaine de Lil ne se doute de rien, ou même ce que pensent les différents intervenants, vu qu’il n’y a pas l’ombre d’une introspection. Ainsi, Ty, le héros a un impressionnant physique de cow-boy mal dégrossi, mais à part cela, est-ce qu’il a l’air d’avoir un cerveau ? Là est la question…
Si vous avez 16 ans, que vous aimez chick lit et bit lit, une mignonne histoire d’amour qui ne dépasse pas le stade du bisou, et que vous rêvez de dépenser votre argent sur la cinquième avenue de New-York, vous serez certainement attirés par cette histoire. Il nous est précisé que les droits auraient été achetés par la télévision américaine. En fait, c’est une très bonne idée, car cela semble conçu comme un scénario de base idéal pour développer une série rigolotte intemporelle, basée sur l’aspect déjanté et non sur une atmosphère ou un vrai imaginaire… Peut-être pour une nouvelle orientation de la carrière de Reese Whiterspoon ?
Fiche Technique
Format : broché
Pages : 367
Editeur : Fleuve Noir
Sortie : 11 juin 2009
Prix : 14,90 €