L’homme du Montana – Avis +

Présentation de l’éditeur

Clea poussa la porte du chalet où elle allait désormais vivre. Ici, dans cette région du Montana où l’on comptait moins d’âmes que de chevaux sauvages, personne ne viendrait la chercher – surtout pas son ex-mari, ce tyran trop riche qui ne lui pardonnait pas leur divorce et usait de toues les ruses pour qu’elle lui revienne. Enfin, elle allait pouvoir être elle-même et trouver la paix. Seule…

Seule, vraiment ? A l’instant même où elle osait enfin se réjouir, Clea sentit une présence. Elle se retourna. Dans l’encadrement de la porte, grand, coiffé d’un Stetson sous lequel perçait un regard vert d’eau, se tenait un homme. Un promeneur ? Un voisin surgi d’on ne savait où ? « Qu’est-ce que vous faites ici ? » lança-t-elle, aussitôt sur la défensive. La réponse ironique de l’inconnu la laissa sans voix : « Je vous retourne la question, mademoiselle. Parce que, pour votre information, vous êtes chez moi… »

Avis de Marnie

Les romances ayant pour cadre « les grandes étendues de l’ouest américain » sont de plus en plus rares, et lorsque l’on découvre cette histoire avec un aussi joli thème que les chevaux sauvages, on ne peut que le regretter. Un grand vent de liberté souffle sur ce récit qui nous entraîne ainsi à la poursuite d’une jument « enlevée » par un mâle dominateur !

Pour ceux qui comme moi ne sont pas des admirateurs en extase devant les chevaux, vous serez agréablement surpris, l’auteur sachant nous apprendre une foule de détails sans nous ennuyer une seconde. Cette aventure au coeur de l’ouest a un joli parfum de nostalgie tout en restant moderne, notamment grâce à la relation très « actuelle » entre nos deux héros.

En effet, comme à l’ancienne, cette poursuite se transforme en voyage initiatique où Clea et Jake qui se sont lancés à la poursuite des chevaux sauvages pour des raisons différentes, vont trouver ce qu’ils attendaient vraiment de la vie mais sans le savoir, en franchissant leurs limites. Chacun étant parti avec des idées préconçues, soudain, au fil des épreuves, des affrontements, des discussions, malentendus et autres, Clea et Jake découvriront des facettes de leur propre personnalité et se trouveront eux-même au bout du voyage !

Genell Dellin possède une écriture fluide, et un talent certain pour raconter les « aventures » de nos deux héros. Nous apprécions les paysages que l’on devine magnifiques grâce à des descriptions réussies, des personnages secondaires pittoresques ce qui ajoute une petite dose d’humour bienvenue, et aussi, un choix délibéré de l’auteur d’opter pour un ton très réaliste plutôt que romantique. Tout cela est fort bien dosé et l’on obtient un dépaysement des plus agréables !

Avis de Valérie

Parti pour être une romance contemporaine de qualité, au deuxième tiers du livre, on est emporté à la poursuite de la jument de Clea, l’héroïne, kidnappée par un mustang sauvage, qui d’ailleurs donne son nom à l’ouvrage en anglais : Montana Red. Nous apprenons que les chevaux sauvages vivent en harem, avec un mâle alpha et une jument dominante. Montana Red descend d’une longue lignée de mustangs connue dans la région pour voler des juments aux habitants du coin.

Pour des raisons drastiquement différentes, la jeune texane riche et peu habituée à vivre seule ni à faire quoi que ce soit de ses 10 doigts, et le cow-boy solitaire, se lancent à la poursuite de la horde, accompagnés par le vieil oncle de Jake, Buck, et son comparse Teddy. Clea tient là la possibilité de démonter à elle-même et aux autres qu’elle n’est pas une gamine gâtée. Très bonne cavalière, elle n’est pourtant pas habituée à ce genre de chasse, dans les montages enneigées et somptueuses de l’Etat et la cohabitation de plusieurs jours passe de moments d’exception à d’autres plus durs.

Cette proximité avec la nature sauvage fait vibrer le lecteur, d’autant que le talent de Genell Dellin, sa manière admirative et rugueuse de nous décrire cet environnement exceptionnel nous permet de vivre aux côtés de l’équipée. Même si le cheval n’est pas votre animal de prédilection, on ne peut qu’être captivé, séduit par leur intelligence, leur violence, leur impertinence…

En parallèle, les Humain sont particulièrement bien campés et le développement de leur histoire est à l’image de cette terre : belle et rugueuse. Il s’agit pour les deux d’une reconstruction particulièrement difficile. Même les personnages secondaires excentriques à souhait, comme le sont les deux vieux cow-boys, sont si vivants qu’on les croirait sortis d’un film, on pense naturellement à Rio Grande, par exemple.

Véritable réussite, nous restons longtemps sous le charme de l’écriture du récit, malgré peut-être quelques longueurs (mais qui rajoutent au plaisir) et des soucis de traduction (il a manqué à la traductrice une calculette pour calculer les miles…). Contrairement à ce que l’on pourrait penser, il ne s’agit pas western, mais d’une jolie histoire contemporaine. On ne peut que souhaiter que cet auteur prolifique en romances historiques puisse également voir ceux-ci traduits.

Fiche Technique

Format : poche
Editeur : Harlequin
Collection : Prelud’
Sortie : 1 septembre 2009
Prix : 5,15 €