Krach Party – Avis +

Présentation de l’éditeur

« Travailler dans la finance est un pré-requis pour être moderne. Pour se payer un appartement qui ne ressemble pas à un clapier, pour bouffer des produits qui ne vont pas vous tuer vous et vos gamins dans cinq ans, pour boire un verre à Ibiza, faire ses courses à New York, pleurer en écoutant un opéra à Bayreuth, c’est simple, il faut du fric, il en faut des montagnes. »

Krach Party est une plongée en apnée de vingt-quatre heures dans un microcosme speedé et complètement amoral. Le récit noir d’un monde de conquérants où les proies sont perdues mais les prédateurs aussi.

Avis d’Enora

Le monde de la finance, un univers où l’on se dope au Blackberry, à l’info, au fric, au cash ; un monde où l’argent peut tout, car tout est sensé s’acheter, se vendre ; un monde où tout peut advenir. Il suffira d’une rumeur et d’un stagiaire en communication complètement défoncé pour qu’en vingt quatre heures éclate un krach boursier millésimé !

Pourtant la journée avait plutôt bien commencé pour le redoutable Hugues Frasier, un petit délit d’initié comme il s’en fait tous les jours, un marché, certes plutôt tendu, mais rien d’irrattrapable et la prévision d’une partie de jambes en l’air avec sa maîtresse attitrée, redoutable directrice en communication. Seulement voilà, Frasier a marché sur les plates bandes du patron de LoveDream, une entreprise qui exploite le sexe hard mais a réussi son introduction en bourse sous couvert de Sexe Naturel pour les bobos quarantenaires avec leur petit gode fluo et leur vaseline des îles Pili-pili. Si l’on rajoute à cela une rumeur comme quoi l’Espagne veut sortir de la zone euro et un stagiaire en communication qui envoie par erreur le compte rendu ultra secret d’un incident dans une centrale nucléaire , à une mailing-list d’une cinquantaine de journalistes internationaux… ça s’apparente à la percussion d’un neutron sur le noyau d’un isotope lourd… tout va basculer.

Philippe Nicholson, ancien journaliste financier, travaille dans une agence de communication, c’est dire s’il sait de quoi il parle ! Avec son roman, il nous plonge dans les vingt quatre heures d’un krach financier, en démontant les mécanismes à la fois mondiaux et individuels, nous emmenant à la découverte de ce milieu de la bourse et de ses nombreux protagonistes, tous plus cupides, plus égoïstes et plus pourris les uns que les autres et n’hésitant devant rien pour parvenir à leur fin. Mais si le fond est très sombre (expliquant par exemple la gestion de la crise Madoff et la manipulation dont l’opinion a été victime), la forme est jubilatoire ! Car c’est bien d’un roman dont il s’agit, même s’il s’appuie sur une vision réaliste et affutée de monde de la finance et Philippe Nicholson est un véritable écrivain à l’écriture incisive.

Un premier roman remarquable qui tout en pointant une réalité très amère, nous fait découvrir de façon passionnante les coulisses du monde financier, grâce à un suspens bien mené, des personnages hauts en couleurs et une écriture acerbe et pleine d’ironie.

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 256
Editeur : Carnet Nord
Collection : Littérature
Sortie : 1 octobre 2009
Prix : 17 €