Night’s Rose – Avis +

Résumé de l’éditeur

For nearly one hundred years, Rosemarie Edenberg has worked tirelessly to wipe the dreaded ogre tribe from the earth. Now the tribe has gathered in London to work a spell that will destroy the scourge of their kind, the one they call the Briar Rose.

Two magnetic men will unite to aid Rose—her mysterious fey advisor, Ambrose, and the vampire Lord Shenley, an earl of scandalous reputation and even more scandalous appetites. One will save her, one will betray her, and both will challenge her to face the past that haunts her.

Once upon a time, she was ensnared in the mists of enchantment, cursed to sleep one hundred years. But this beauty wasn’t awakened with a kiss and has never known happily ever after. But with the help of her handsome allies, Rose may find it yet.

Avis de Callixta

Le paranormal ne cesse de trouver de nouveaux axes à explorer et Annaliese Evans réussit sans aucun doute à innover, et amorce une série étrange et intrigante avec Night’s rose. L’idée de départ est simple et attirante : et si les personnages de conte de fées devenaient des héros de séries paranormales ? Et si le vampire ou le loup-garou étaient remplacés par le Prince Charmant ? L’idée est séduisante puisque des créatures étranges et des phénomènes surnaturels sont fréquents. Annaliese Evans va ainsi nous proposer une Belle au Bois Dormant qui a de quoi étonner. Si le procédé n’est pas totalement nouveau, elle l’exploite parfaitement bien.

Notre Belle au bois dormant est donc Rosemarie Edenberg, chasseuse d’ogres de son état. Nous apprendrons au début du roman ce que son sommeil de cent années lui a coûté et comment elle s’est retrouvée à exercer ce drôle de métier. Elle est au service d’un personnage mystérieux, un certain Ambrose qui n’est pas un humain mais un Fey de la nuit. En effet, à côté des hommes vivent des créatures que l’on rencontre dans les contes, ogres, fées, elfes, trolls et autres plus ou moins bienfaisants. Au fur et à mesure que le roman avance, c’est avec un peu de vertige que nous découvrons sa complexité et ses ramifications. Bien loin de vaguement exploiter l’univers du conte, Annaliese Evans le réinvente complètement en en faisant un inquiétant milieu en proie à des forces contradictoires et souterraines.

C’est ce que va découvrir Rosemarie, la tueuse d’ogres. Lors d’une opération de routine, elle découvre qu’on en veut directement à sa vie ou, du moins, s’emparer d’elle. Sa réputation n’est plus à faire parmi les créatures qu’elle chasse. Elle est la « rose de la nuit », celle qui a des épines mortelles, mais elle est visiblement recherchée pour autre chose. Cet aspect du roman est presque le plus classique puisque bien entendu c’est un vaste complot des forces du mal qui se trame, ce qu’on peut rencontrer dans de nombreuses romances paranormales.

Mais le roman brille sinon par sa remarquable originalité. Le choix de situer l’action paranormale au milieu du dix-huitième siècle comme au moment de l’écriture des contes est très intéressant. Le contexte historique joue un rôle non négligeable notamment dans les évocations de Londres et de la Tamise. Le monde créé est très étrange, peuplé de créatures aux relations complexes. C’est violent également puisqu’il est question d’ogres qui bien-sûr dévorent les hommes.

Plus surprenant encore est le choix de l’auteur de montrer une héroïne qui évolue entre deux hommes qui l’attirent autant l’un que l’autre, qu’elle aime d’une certaine façon autant l’un que l’autre. Il y a Ambrose, cet être mystérieux que Rosemarie fréquente depuis longtemps mais qu’elle connaît mal, mais il y aussi Lord Shenley, un vampire qui fait équipe avec elle et qui la trouble profondément. Si Anneliese Evans n’est pas la seule à créer cette ambiguïté, elle va relativement loin, mettant en scène une sorte de relation à trois qui n’aboutit pas sexuellement mais laisse la porte ouverte, pour la suite de la série, à beaucoup d’idées : il y a une jalousie et une tension entre les deux hommes et Rosemarie a encore besoin de comprendre ce qu’elle éprouve.

Le roman souffre peut-être d’être le premier de la série. Toute la première partie permet de situer l’intrigue, de montrer l’importance de Rosemarie qui est à la croisée de plusieurs espèces et de mondes différents. Mais l’effort d’originalité et la richesse que semble receler l’intrigue donnent envie d’en savoir plus. Un second tome est prévu, toujours consacrée à la belle Rosemarie Edenberg, cette belle au bois dormant aux deux princes charmants. Intitulé The Prince of frogs, il semble continuer dans la voie des contes mais à la manière bien particulière d’Annaliese Evans.

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 384
Editeur : Tor Books

mai 2009
Langue : anglais
Prix : 4,99 €