La fleur du bonheur – Avis +

Présentation de l’éditeur

De retour à Millers Crossing, Matt renoue avec ses deux amis d’enfance : Ray et Jessie. Entre-temps, Ray s’est marié, mais pas Jessie. Pourquoi est-elle restée célibataire, jolie et sexy comme elle est ? Matt avait laissé une charmante jeune fille, et voilà qu’il retrouve une femme, une vraie, toute en courbes douces et en sourires sensuels. Bientôt, il a la réponse à sa question : Jessie a repoussé tous les soupirants parce qu’elle est depuis toujours secrètement amoureuse de Ray. Le mariage de ce dernier n’y a hélas rien changé. A un détail près, et de taille : si elle a dû renoncer à l’homme qu’elle aime, Jessie ne veut pas renoncer en plus à son autre rêve de bonheur – faire un bébé. Un désir bien légitime, pense d’abord Matt. Jusqu’au moment où Jessie lui fait une proposition qui le laisse à la fois révolté et dérouté : puisque leur amitié ne s’est jamais démentie, pourquoi ne tenteraient-ils pas, ensemble, de former un couple et de fonder un foyer… ?

Avis de Domino

Dallas Schulze au sommet de son art ! L’émotion est au rendez-vous dans ce roman sensible au ton juste. Dans La fleur du bonheur on retrouve la patte de l’auteur qui manquait cruellement dans les romans parus dernièrement. Soyons clairs, les précédentes publications – des romans assez anciens –étaient dénués de cette étincelle qui illuminait Retour à Eden ou encore Coup de foudre et conséquences. Mais dans La fleur du bonheur la magie est de retour et le plaisir intact.

Dans ce nouveau roman, l’auteur propose une variation subtile du triangle amoureux. Les membres du trio sont deux garçons et une jeune femme sensiblement plus jeune qu’eux. Ils se sont rencontrés quand eux-mêmes étaient adolescents et elle une petite fille. Malgré leur différence d’âge, ils ont formé un trio inséparable et une amitié indéfectible est née. A l’adolescence, Jessie, la jeune fille est tombée éperdument amoureuse de l’un des garçons, Ray… qui n’en n’a jamais rien su. Pour lui et son ami, Matt, Jessie était et restait une petite fille, leur petite sœur. La vie a séparé les trois amis. Matt est devenu un brillant photographe de guerre et a quitté la petite ville où il avait grandi avec son frère. En revanche, Jessie et Ray sont restés à Millers Crossing où chacun a fait sa vie. Ray s’est marié cinq ans plus tôt avec une ex-reine de beauté et Jessie est restée seule, son amour vissé au cœur.

Le roman débute avec le retour de Matt dans sa ville natale. C’est un homme à la dérive qui revient hanté par des cauchemars et miné par la culpabilité même s’il offre à ses amis le visage d’un homme pour qui tout va bien. Ray aussi porte un masque, son mariage bat de l’aile, par sa faute et lui aussi est dévasté par un profond sentiment de culpabilité. Quant à Jessie, à près de 30 ans, elle s’interroge sur le sens de sa vie et désire plus que tout un enfant.

Le retour de Matt fait exploser l’équilibre de la relation entre les trois amis. A sa grande stupeur, Matt découvre en Jessie une femme particulièrement désirable et l’amour que cette dernière porte à Ray. Son trouble atteint des sommets quand elle lui demande de lui faire un enfant. Il finit par accepter mais à condition qu’elle devienne son épouse. A partir de cet instant, de nouvelles forces sont mises en branle car le regard que portaient les deux hommes sur Jessie change. De plus, Matt se découvre amoureux de Jessie tout en la sachant elle-même éprise de Ray. Mais pour Jessie aussi les choses bougent et elle s’interroge sur les sentiments qu’elle porte à Ray. De son côté, Ray désespère de sauver son mariage qui part à la dérive et se trouve déstabilisé par la nouvelle donne que constitue la formation du couple Jessie/Matt. Outre cette relation, Matt doit faire face à des problèmes personnels qu’il souhaite gérer seul, en tout bon macho…qu’il reconnaît être.

Dans ce roman, on retrouve tout ce qui avait fait le charme de Retour à Eden, une analyse psychologique fouillée des personnages, des héros fort éloignés d’un manichéisme confortable. Les héros souffrent, font des erreurs, ont du mal à oublier et encore plus à pardonner. Ils sont désespérément humains et par là même fort attachants. A l’inverse de nombre de héros de romance, chacun peut s’identifier aux héros. Leurs tourments, leurs problèmes pourraient être les nôtres. Que ce soit l’enfance dévastée de Matt ou de Dana, l’épouse de Ray, les remords de ce dernier ou la chimère amoureuse de Jessie, rien de ce qu’éprouvent les personnages ne nous est étranger et encore moins factice. Tout sonne juste, des erreurs aux fous-rires, des scènes de ménage aux scènes d’amour. A cet égard, la nuit de noces de Jessie et Matt est une petite merveille d’équilibre, la scène oscillant entre sensualité, tendresse et drôlerie où Dallas Schulze évoque avec infiniment de délicatesse les hésitations et craintes de Jessie. Le tableau ne serait pas complet si on n’évoquait pas l’humour qui flotte tout le long du roman comme un parfum de gâteau dans une cuisine. Drôlerie et émotion se combinent harmonieusement conférant au roman un ton, une petite musique, la « Dallas Schulze’s touch » qui nous manquait depuis si longtemps !

On ne se résigne que difficilement à lâcher le roman et une fois celui-ci achevé, on peine à se séparer des acteurs de l’histoire. Les protagonistes restent dans un coin de la mémoire ne demandant qu’à resurgir à l’occasion d’une nouvelle lecture. Si émotion et sensibilité sont des critères de choix pour vos lectures, La fleur du bonheur est un roman qu’il vous faut impérativement lire, bonheur garanti à chaque page…

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 424
Editeur : Harlequin
Collection : Prélud’
Sortie : 1 juillet 2009
Prix : 5,15 €