A talent for sin – Avis +

Présentation de l’éditeur

She possesses everything a spirited woman could want out of life. Money (and lots of it). The freedom to make her own choices, with no husband to rule her. And a delightfully attentive young lover, Lord Peter St. John, to satisfy her every wild whim. But Peter desires more than Violet’s lascivious attentions. He’s desperate for her heart—and her hand in marriage.

Yet with a toss of her russet curls, Violet refuses. A man like Peter belongs with a naïve, blushing beauty, not a luscious lady with a talent for sin, and she would rather die than be beholden to anyone. But try as she might, she cannot convince him—or herself—that their tantalizing dalliance is a mere trifle. Perhaps Lady Carrington has finally met her match—a man who will love but not control her, a man who can meet her wickedness with a fierce passion of his own . . .

Avis de Callixta

Lavina Kent est un nouvel auteur de romance historique et s’est sans doute trouvé confrontée au problème douloureux de l’innovation dans un genre qui a déjà été très amplement visité. Avec talent et raison, elle a imaginé un sujet différent qui illustre bien les nouvelles tendances de la romance actuelle, et a surtout su faire un très bon roman.

Le sujet est en effet inhabituel. Contrairement à beaucoup de livres, l’héroïne, Violet Carrington, n’est pas une oie blanche mais une jeune femme de trente-et-ans avec une solide expérience. Veuve pour la troisième fois, elle mène une vie libre et indépendante. Elle a pris quelques amants et le dernier en date, Peter St Johns vient de lui proposer de l’épouser. Là aussi, à l’opposé des romances historiques qui terminent par ce moment d’apogée qu’est la demande en mariage, Lavinia Kent en fait une des premières phrases du texte et va broder autour de ce thème, l’explorant sous toutes ses coutures : le mariage de raison qui brise des vies, celui qui est plus heureux, la place de l’homme et de la femme et l’asservissement possible de celle-ci dans une société d’hommes. Ce qui est particulièrement réussi c’est que rien n’est simple ni caricatural. Si Violet a dû épouser fort jeune son premier mari, elle n’a pas connu d’abus, mais le sort normal de beaucoup de jeunes femmes de son époque. Cette analyse est particulièrement brillante et donne un aperçu sans doute très proche de la réalité de ces mariages de raison considérés comme une norme à l’époque. Les femmes étaient alors des éléments de jeux politiques et économiques des hommes. Quand Violet voit se reproduire la même chose avec sa jeune sœur, Isabella, elle est particulièrement émue.

Le personnage de Violet est très important et tient largement l’histoire même si Peter, le héros est un personnage très intéressant. Violet appartient à la catégorie des femmes indépendantes et apparemment fortes. Après ces unions décevantes où elle avait obéi aux autres et notamment à son frère, elle s’est forgée une confortable vie avec ses héritages. Elle vit maintenant selon ses choix et craint plus que tout de perdre cette liberté même au profit d’un amour véritable. Sa relation avec Peter lui pose donc problème. C’est une héroïne passionnante, pas si étrange pour son époque où les jeunes femmes, particulièrement en Angleterre, commencent à prendre conscience de leur infériorité sociale et cherchent à la combattre. Violet le fait avec ses moyens bien féminins en essayant de détourner les règles de son époque. Face à elle, il y a Peter. Comme si les rôles étaient inversés jusqu’au bout, il est plus jeune de sept ans que Violet. Frère d’un marquis, il assume parfaitement sa liaison et son rôle dans la société et va mettre un certain temps à comprendre les réticences de Violet. Il est son contrepoint parfait : équilibré, solide et très amoureux, il va faire de son mieux pour la convaincre qu’il saura le rendre heureuse. L’histoire d’amour est donc très belle et inhabituelle.

Le roman comporte quelques maladresses que nous pardonnons bien volontiers à Lavinia Kent tellement son analyse est intelligente et certaines scènes sont émouvantes. C’est un roman à découvrir qui montre enfin des héros différents, atypiques mais cohérents. L’auteur pose aussi le problème de la maternité, puisque Violet craint fort de ne pouvoir avoir d’enfant.

Plusieurs autres personnages jouent un rôle important comme le frère ainé de Peter, mari amoureux d’une amie de Violet mais aussi sa sœur Isabella, la jeune débutante typique pas très sympathique d’ailleurs. Son histoire serait sans doute intéressante puisque le livre nous laisse relativement dans l’ignorance de son avenir.

Lavinia Kent est donc un jeune auteur prometteur qui apporte un nouvel éclairage sur la romance Régence qui en bien besoin. L’héroïne plus âgée, qui a des amants était souvent reléguée au rôle peu flatteur de la méchante de service, voire de la gourgandine. Il reste encore beaucoup d’histoires à écrire sur ce type de personnage.

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 384
Editeur : Avon Books
Sortie : juin 2009
Langue : anglais
Prix : 5,01 €