Présentation
Imogène McCarthery est une terreur à Callender, son village des Highlands. Terreur pour les criminels mais aussi pour les policiers. La vieille fille susceptible et bagarreuse n’a pas son pareil pour descendre des litres de pur malt et se mêler des affaires les plus tordues. Son allure de garçon manqué, son franc-parler et sa folie douce 100% celte font d’elle une remarquable meneuse d’hommes.
Mais Imogène a un grand cœur et, candide, l’amour la déçoit bien souvent. Aussi quand elle croise Brian et Alison tendrement enlacés au clair de lune, elle se dit que quelque chose ne tourne pas rond. En effet le mari d’Alison est beaucoup plus vieux qu’elle, quant à Brian, sa femme est infirme. Et quand cette dernière est retrouvée morte, empoisonnée, Imogène jubile et s’efforce de convaincre le sergent McClostaugh que les amoureux du clair de lune n’y sont pas étrangers. C’est qu’elle est sûre d’elle, Imogène ! Mais à trop s’obstiner on passe parfois à côté de la vérité…
Avis de Marnie
S’il existe un européen avant l’heure… il s’agit de Charles Exbrayat qui semble avoir compris l’âme des peuplades voisines ! Sans complexe, il a situé l’action de ses comédies policières en Angleterre, en Ecosse, en Italie… en Europe de l’Est et quelques fois en France. Ici, voici une des dernières aventures d’une héroïne chère à notre cœur, Imogène McCarthery – « la grande écossaise à cheveux rouges » – qui après une carrière bien remplie à l’Amirauté à Londres, est revenue dans sa ville natale, Callander dans le comté de Perth pour y finir… tranquillement ses jours.
Imogène a deux passions dans sa vie, résoudre des enquêtes criminelles et rendre la vie impossible au sergent Archibald McClostaugh, « l’Anglais » et chef de la police de la ville de Callander. Le comique repose sur ce dernier point et au fil de ses aventures, nous ne nous en lassons pas, comme des petites habitudes chères à notre héroïne, soit de prendre au moins une « cuite » par histoire, provoquer et participer à un bagarre et de lancer des « Vive Marie Stuart ! » de temps en temps… Imogène est batailleuse, colérique, fonceuse, parle à Robert Bruce comme s’il était devant elle, et souhaite la défaite de l’Angleterre et la déconfiture de son ennemi juré, Archibald McClostaugh en réussissant à mettre le poing avant lui sur les assassins… Autre ressort humoristique : si Imogène est intelligente et sait raisonner, c’est souvent par un petit coup de chance, de hasard ou de retournement de situation qu’elle gagne le point !
En prenant le temps de redécouvrir les romans de Charles Exbrayat, nous avons le plaisir de constater qu’ils n’ont pas pris une ride. C’est logique… ils sont adorablement kitsch ! Tous les clichés y passent, cependant, le ton est tellement étiqueté second degré que nous plongeons à pieds joints dans cette Ecosse « rêvée », excentrique où les personnages pittoresques viennent chacun faire leur numéro. Le rythme est enlevé, vivant, et même échevelé alors que posément l’auteur décrit avec soin ce charmant petit coin d’Ecosse. Il existe un aspect très Homme tranquille façon John Wayne dans les romans de cet auteur…
Quant à l’intrigue… elle est fort bien pensée et intéressante. La construction classique ressemble comme souvent avec Exbrayat aux romans d’Agatha Christie, ce qui est ici une qualité. L’humour se confronte avec succès à la rigueur du récit, écrit avec le vocabulaire choisi et « aimable » des policiers d’après-guerre.
Quel plaisir de savoir que Imogène va séduire une nouvelle génération d’amateurs de romans policiers…
Fiche Technique
Format : poche
Pages : 250
Editeur : Le Masque
Collection : Les Classiques du Masque
Sortie : 19 août 2009
Prix : 6 €