Arte – Les vestiges du jour

James Ivory semble être le plus Anglais des réalisateurs américains. Film après film, il décrit, scrute, et analyse les complexes relations entre classes sociales avant la seconde guerre mondiale.

Ce drame intimiste constitue certainement le plus profond et le plus désenchanté de cette étude de caractères. Anthony Hopkins, très loin de Hannibal Lecter, se montre ici remarquablement effacé, tout en retenue, dont le manque de courage pour afficher ses sentiments le fera passer à côté de ce qui aurait été la vie qu’il souhaitait. Face à lui, Emma Thompson, d’une dignité toute en charme et en volonté, montre comme souvent un naturel attachant.

Le rythme assez lent constitue ici une qualité, comme pour mieux souligner les relations figées entre maîtres et valets. Le décor, les costumes, la musique… tout est soigneusement dépeint, mis en scène avec élégance, habileté et finesse.

Un très beau film profond et sensible !