Résumé de l’éditeur
Eva knows Lucien is the cause of all her current misfortunes, yet he refuses to be humiliated. But the worst betrayer is her own heart. No match for Lucien’s seductive mastery, Eva craves the blackguard as she’s never craved another. She must resist this rogue, but how long can she deny her own passion — or Lucien’s blossoming genuine love — in the face of his scheming family’s successful attempts to force a wedding ?
Avis de Callixta
Voilà, avec le duc de Montforte l’épilogue de la saga de Danelle Harmon. Ce tome était très attendu puisqu’il va enfin se consacrer au diabolique et manipulateur Lucien Blackheath qui a uni ses frères contre leur gré mais pour leur plus grand bonheur. Ne faisons pas durer le suspense, le livre est excellent, change encore de ton et de style. Après la fantaisie qui avait plané sur le roman précédent, c’est la passion échevelée qui domine celui-ci. Nous n’en attendions pas moins du duc, personnage fascinant et encore bien mystérieux pour nous.
Nous retrouvons Lucien aux prises avec deux problèmes qui n’étaient pas résolus à la fin du tome précédent : Nerissa, sa jeune sœur est toujours célibataire malgré la présence d’un amoureux qui semble prendre son temps pour se déclarer ; Eva de la Mourière l’a défié en lui dérobant le fameux aphrodisiaque inventé par Andrew et il a très envie de lui faire payer son outrecuidance et de profiter de son corps somptueux. Les deux histoires sans rapport l’une avec l’autre vont peu à peu se mélanger et le Duc de Montforte va être obligé de sortir de sa froideur glaciale et de se révéler.
Le livre parvient parfois par couper le souffle par l’audace du propos et l’originalité de certaines vues. Tout d’abord, Eva de la Mouriére dont même le nom est bien choisi, est une héroïne hors norme. Loin des petites oies blanches de la romance historique, elle est veuve, et a eu une vie aventureuse au cœur de la diplomatie grâce à son mariage. Elevée aux États-Unis, elle a une grande sympathie pour les Insurgents qui sont en train de mener leur guerre d’indépendance là-bas (nous sommes en 1778). En totale cohérence avec ce qu’elle nous a montré de ce personnage, Danelle Harmon nous présente une Eva pleine de ressources et qui n’a pas peur une seconde du Duc de Montforte. Quant à lui, elle nous en avait donné aussi des aperçus fort alléchants et le risque était que le fier et ténébreux personnage s’affadisse. Il n’en est rien. Lucien éclate de puissance, de virilité et d’arrogance mais aussi de complexité, lui qui est hanté par de sombres rêves qui lui prédisent sa propre mort.
Leur affrontement est à la mesure de ces deux personnalités : homérique et sans merci. Tous deux ont l’habitude de parvenir à leurs fins et ont une fierté plus grande que les États-Unis en train de se construire. L’attirance sexuelle qui jaillit entre eux est encore attisée par la force de leur caractère. Cela donne des scènes d’une grande intensité sensuelle, qui durent de longues pages. Danelle Harmon a une manière bien à elle de les écrire. C’est brûlant et rarement lu ailleurs.
Leur relation tumultueuse se déroule sur fond de complots et de rumeurs de nouvelle guerre entre la France et l’Angleterre pour le soutien aux États-Unis. Ce contexte est très intéressant et peu exploité dans la romance en général. Eva, surtout, est au cœur de ces intrigues et va jouer un rôle important.
Enfin, le roman permet de voir fréquemment les différents Montforte depuis les frères que nous connaissons bien jusqu’à Nerissa dont les amours sont même au centre de l’intrigue. Il y avait sans aucun doute la place pour son histoire dans un cinquième tome qui n’a jamais vu le jour. Dommage. Mais les frères s’en donnent à cœur joie comme dans un bouquet final : Charles, toujours aussi gentilhomme, Andrew bricole encore dans son laboratoire au grand péril de ses cheveux et sourcils, Gareth s’amuse. L’intrigue qui part dans plusieurs directions est parfaite et soutient l’intérêt de la première à la dernière ligne. Il y a des moments d’action intense et de pure émotion où tous les ressorts traditionnels sont utilisés mais de façon intelligente et renouvelée.
Danelle Harmon n’a plus écrit après ce roman. Il vaut mieux sans doute s’arrêter sur un tel livre qu’en écrivant de médiocres ouvrages, pâle imitation de son talent mais il donne sans doute encore plus de regret. Huit ans après, nous ne pouvons que nous demander ce qu’elle aurait pu écrire avec l’évolution de la romance.
Fiche Technique
Format : poche
Pages : 384
Editeur : Avon Books
Sortie : janvier 2001
Langue : anglais
Prix : épuisé