Vengeance – Avis +

Résumé de l’éditeur

Lara, la reine de Xy, se rend compte que les différences de culture des deux camps de Xyian et des Firelandais, les empêchent de se rapprocher. Lara a de puissants pouvoir de guérisseuse. Elle est en route avec son mari, Keir, vers le pays de celui-ci lorsqu’ils rencontrent un village où semble régner la peste.

Kier interdit à Lara de soigner les malades. Mais elle désobéit et bientôt elle souffre de la peste, Keir également et tout leur campement. Un rival de Keir se lève alors, Iften. Si Lara ne trouve pas un moyen de soigner cette maladie, Kier sera vaincu et mourra…

Avis de Domino

Quand le roman qui ouvre un cycle est une superbe réussite, on craint souvent que le second ne soit pas à la hauteur du premier. Les exemples sont légion et la peur parfaitement justifiée. Si vous avez adoré Captive, le tome 1 de L’épopée de Xylara, soyez rassurés, ce n’est absolument pas le cas pour Vengeance, le tome 2.

A la fin de Captive, Lara a choisi de suivre Keir dans la Grande Prairie et d’assumer son rôle de Captive. Au cours du long voyage de retour, ils sont confrontés à un ennemi aussi dangereux que pernicieux, la peste. Tout comme dans le premier tome, c’est l’ignorance et l’incompréhension qui sont au centre du roman. Lara, fille des villes mesure le danger que représente la peste. A l’inverse, Keir et son armée n’y ayant jamais été confrontés la sous-estiment notablement. De nouveau, deux mondes s’opposent. Les évènements vont donner dramatiquement raison à Lara mais par là même engendrer des problèmes inattendus, avec au premier chef, la remise en question de la pertinence des choix de Keir.

La maladie avec son cortège de chagrin et de peur fait remonter en chacun les craintes et les doutes et teste les loyautés ainsi que les certitudes. Devant un phénomène qui les dépasse certains cèdent à la tentation de chercher un « responsable » et le bouc émissaire tout trouvé est Lara et le peuple de Xy. Le malheur ne peut provenir que de l’inconnu, que de celui qu’on vient de soumettre… Et Lara et Keir après avoir affronté la maladie doivent faire face à une révolte et les menées séditieuses d’un adversaire résolu de la politique de Keir. Seule note optimiste dans cette histoire à l’ambiance désespérée, l’amour qui unit Keir et Lara. Il illumine le roman et apporte une note d’espoir alors même que le filet se resserre autour d’eux et que leur avenir apparaît incertain.

Dans un style simple et fluide, Elizabeth Vaughan donne vie à des personnages et une intrigue passionnante de bout en bout. On retrouve avec bonheur les protagonistes du premier roman, de nouveaux apparaissent alors que d’autres disparaissent fauchés par la maladie. L’émotion est au rendez-vous mais aussi la réflexion, car derrière une histoire très simple, l’auteur interpelle le lecteur. Dans quelle mesure sommes-nous prêts à accepter l’étranger, l’inconnu quand le danger menace et que la mort frappe ? Le roman est résolument plus sombre que le premier volume, l’intrigue ainsi que la thématique ne prêtant guère à sourire.

Apprêtez-vous à verser des larmes et gardez à portée de main une boîte de mouchoirs car les épreuves n’épargnent guère les protagonistes. Et comme Elizabeth Vaughan aime à torturer son lecteur, la fin ouverte de Vengeance vous laissera pantelant et haletant dans l’attente du troisième tome Warlord dont la parution en français n’est pas prévue avant février 2010 ! L’attente risque d’être longue, très très longue…

Avis de Callixta

Nous avions laissé Keir et Lara sur le chemin du Pays des Plaines, le pays d’origine des Firelandais. Le second tome reprend le récit là où s’arrêtait le premier et il serait très dommage de commencer par celui-là même s’il raconte une histoire qui a une parfaite unité. Lara a repris sa place auprès de Keir et a décidé de jouer son rôle de reine de Xy mais aussi de compagne du jeune homme, constituant ce précieux lien entre son peuple et celui de Keir dans la fragile paix qui s’instaure. Mais, le voyage a à peine commencé qu’ils vont être confrontés à un ennemi insoupçonné, une épidémie mystérieuse et dévastatrice qui va tester les limites des connaissances de la guérisseuse qu’est Lara.

L’essentiel du roman s’organise autour de la découverte de cette maladie, sorte de peste de nature inconnue et autour de la lutte contre elle. Le sujet est grave et la série va prendre une tournure très sombre, beaucoup plus que le second tome qui, malgré les nombreuses difficultés avait conservé un vrai optimisme sur la possibilité des deux peuples à vivre ensemble.

La maladie offre un contexte de crise qui va jouer le rôle de révélateur, à la fois pour les hommes mais aussi pour les deux peuples. Lara est en première ligne, obstinée, courageuse et déterminée à lutter contre la maladie avec peut-être un peu trop d’assurance. Keir apprend à faire confiance à celle qui prend une place de plus en plus importante dans sa vie. Chacun réagit face à une maladie qui teste les certitudes et les loyautés. Toutes les haines et les peurs ressortent dans cet environnement de crise et les positions de chacun vont être modifiées de façon très sensible.

Lorsque le roman se termine, c’est un contexte renouvelé qui apparaît avec des alliés différents et de nouveaux ennemis autour de Keir et de Lara. Elizabeth Vaughan réussit superbement cette analyse des conséquences d’une maladie mortelle, des réactions parfois primitives qu’elle entraîne et des nouvelles connaissances qu’elle donne. Aucun simplisme ni raccourci mais un tableau qui permet de mieux découvrir les moeurs des Firelandais. Lara qui nous raconte l’histoire puisque le texte est à la première personne est proche de nous et de nos habitudes. Mais Keir et les Firelandais sont différents. Nous découvrons peu à peu leurs traditions et leurs croyances ce qui donne souvent des moments d’une étrange beauté ou d’autres qui font sourire. Elizabeth Vaughan sait raconter mais aussi inventer superbement ce monde.

Le seul élément stable dans le chaos entraîné par la maladie est le couple formé par Keir et Lara. Tous deux continuent de construire une relation dont la profondeur ne peut plus être déniée. Ils apprennent à se connaître, à s’aimer, mais aussi à gouverner à deux. Lara, une fois de plus apprend beaucoup à cause de l’épidémie mais aussi de ceux qui l’entourent. Les pertes auxquelles elle devra faire face lui rappellent cruellement la leçon qu’avait tenté de lui donner Marcus, l’ami et serviteur de Keir : la mort peut surgir à tout instant et prendre sa propre vie ou celle de ceux qu’on aime. C’est une des morales de ce tome.

Mais que ce couple est séduisant, amoureux, respectueux l’un de l’autre mais aussi imparfait, capable de faire des erreurs. C’est une superbe histoire d’amour. La fin du roman ouvre bien-sûr sur le suivant. Repoussé par l’épidémie, le moment où Keir devra imposer celle qui est sa compagne à son peuple et notamment aux Anciens approche. La confrontation entre deux peuples, deux cultures et deux mondes ne pourra plus être limitée au campement de l’armée. Le thème principal de la série trouvera alors son achèvement. L’union des Xyans et des Firelandais est-elle possible malgré les différences ? L’ignorance et les peurs pourront-elles être dépassées ?

Histoire d’une femme, d’un couple mais aussi de deux peuples, L’Epopée de Xylara a un charme étrange et une vraie capacité à toucher et à émouvoir. Elle fait écho aux grandes problématiques qui ont traversé l’histoire de l’humanité et Elizabeth Vaughan, avec simplicité et talent, apporte des éléments de réponse à ces questions. Il sera sans doute difficile pour les lecteurs d’attendre le dernier tome mais ne manquez pas celui-ci, marqué par la noirceur de la vie.

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 378
Editeur : J’ai Lu
Sortie : 10 juin 2009
Prix : 7 €