Interview de Cyrille Diabaté

Onirik : Tu diriges la Snake Team, peux tu nous dire ce qui t’a motivé à créer ce club et ses objectifs ?

Cyrille Diabaté : J’ai toujours aimé partager ma passion et quel meilleur moyen de le faire qu’en l’enseignant ? J’ai commencé la SnakeTeam en 1999. On a très vite été à l’étranger pour combattre, vu le contexte en France[[NDLR : le MMA est toujours interdit en France]].

Parallèlement, et un peu plus tard, en 2002, j’ai démarré une équipe de combattants professionnels appelée la French Konnection, mais ce fut un fiasco et je me suis concentré sur mes élèves de toujours, la SnakeTeam, qui sont devenus par la suite des combattants internationaux réputés.

J’ai des objectifs très ambitieux pour cette équipe et on essaye vraiment de se donner les moyens d’y arriver.

Onirik : Tu fais des cours aussi bien pour les combattants qui veulent monter sur un ring ou entrer dans un cage que pour les femmes avec du « Free Fight Fitness ». D’où viens ce concept de « Free Fight Fitness » ?

Cyrille Diabaté : Le concept de FreeFight Fitness m’est venu en ouvrant les yeux tout simplement : les femmes d’aujourd’hui veulent faire un sport qui correspond à leurs attentes, c’est a dire se dépenser, se remodeler et parfois perdre du poids. Ajoutez à cela le fait que la femme moderne veut aussi apprendre a se défendre.

Le concept n’est pas vraiment nouveau par contre ce qui l’est c’est le style utilisé : le MMA appelé vulgairement Freefight en France.

Le MMA est la version contemporaine et donc plus réaliste des arts martiaux traditionnels. On a juste transformé les entrainements pour que les filles puissent pratiquer sans se prendre de coups mais puissent aussi apprendre des techniques efficaces tout en se dépensant.

Onirik : Les combattants français sont obligés de s’exporter à l’étranger vu l’interdiction de pratiquer en France, malgré cela de nombreux Français percent à l’international. Comment expliques-tu cette réussite ?

Cyrille Diabaté : La France est une grande nation de sports de combat et d’arts martiaux, depuis très longtemps. Il était donc logique que l’on fasse notre trou aussi dans le MMA. Cela prend plus de temps vu le contexte, mais je suis sûr qu’on arrivera à avoir des très bons résultats dans un futur proche.

Onirik : Xavier Foupa-Pokam est dans ta team. Comment avez-vous vécu sa défaite à l’UFC 98 ? Pourra-t-on le revoir à l’UFC ?

Cyrille Diabaté : Xavier est un jeune combattant qui a encore beaucoup à apprendre. C’est aussi quelqu’un qui a une grande volonté et travaille dur. Il sait ce qu’il doit travailler, et je pense que cette défaite lui sera bénéfique. S’il garde l’envie, il retournera à l’UFC un jour. La porte n’est pas fermée.

Onirik : On t’a vu dans un clip avec Jess Liaudin pour la légalisation du MMA en France. As-tu d’autres actions pour enfin voir cette légalisation aboutir ?

Cyrille Diabaté : Je pense que notre meilleure action c’est de s’entrainer dur, combattre, faire parler de nous et faire grossir les rangs des fans français de MMA. Plus il y aura de fans plus on aura de poids et plus on se rapprochera de la légalisation.

Onirik : Avec l’attraction irrésistible que représente le MMA pour les jeunes, quels conseils leur donnes-tu pour bien débuter ?

Cyrille Diabaté : Bien s’entourer. Comme dans toute nouvelle discipline, il y a beaucoup de gens qui s’improvisent instructeurs/profs/maîtres et souvent ces charlatans font plus de tort que de bien. Il faut donc bien choisir son entourage.

Onirik : Beaucoup de combattants veulent en vivre. Peut-on réellement en vivre ?

Cyrille Diabaté : Encore une fois, vu le contexte, en France c’est très difficile. J’ai autour de moi une structure (salle équipée dernier cri, équipe soudée, management américain) avec un fonctionnement qui me permet de vivre de ma passion mais je sais qu’on est très peu en France à pouvoir le faire. Encore une fois le contexte français est particulier et même si je pourrais vivre très bien de mon sport aux US, je préfère rester en France, avec mon équipe, et me battre pour faire avancer les choses dans mon pays.

Onirik : As-tu un message à faire passer ?

Cyrille Diabaté : Juste qu’il faut croire en ses rêves. Se battre jusqu’au bout pour les voir aboutir. Sinon ils ne servent a rien !

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