Le secret d’Helena/Mariage dans le Pacifique – Avis +/- et +

Le secret d’Helena de Yvonne Lindsay

Présentation de l’éditeur

A la mort de son mari, Helena Davies comprend, atterrée, qu’une seule personne au monde peut l’aider à sauver l’entreprise familiale : Mason Knight. Hélas ! De tous les hommes, il est précisément celui auquel elle ne veut rien devoir. Car depuis la nuit de passion qu’ils ont partagée, des années plus tôt, l’ancien associé de son mari l’évite ostensiblement. Mais elle n’a plus le choix : malgré l’attitude méprisante de Mason, elle va devoir trouver un moyen de le toucher afin d’obtenir son aide. Quitte à devoir lui avouer son lourd secret…

Avis de Marnie

Après avoir lus deux nouvelles de cet auteur datant de 2008 plus que décevantes mais qui possédaient un excellent point de départ… il est intéressant de découvrir ce roman qui date de 2007 aux termes duquel nous nous apercevons que Yvonne Lindsay se révèle franchement agaçante. Reprenons la phrase de Domino qui résume parfaitement les romans de cet écrivain : «Il y avait là, matière à un mélodrame flamboyant façon Douglas Sirk mais les conventions du genre obligeant à une fin absurdement heureuse donnent au final un sentiment de gâchis »

Le point de départ est d’une originalité passionnante : voici une jeune femme qui passe une nuit avec un inconnu qui lui a sauvé la vie, et qui le lendemain sans remord, se marie avec un homme riche bien plus vieux qui lui apporte sécurité et attention. Ainsi, elle termine ses études ce qui lui était impossible, et élève son enfant dans une aisance financière bien agréable, ce dont elle n’a aucune honte. Vénale ? Non, elle a éprouvé beaucoup de tendresse pour son mari qui le lui rendait bien… Ce genre de caractère pragmatique est très rare dans la romance et au moins la réussite de Yvonne Lindsay, est d’avoir su nous la rendre sympathique ce qui n’était pas gagné au départ.

Notre héros voit soudain un moyen de se venger de cette femme qu’il juge intéressée et mettra toutes ses ressources pour lui faire payer sa propre souffrance. On se croirait alors dans une de ses romances des années 80 où chaque action de la « pauvre » héroïne se retourne contre elle. Ils se déchirent, se haïssent et se jettent dans les bras l’un de l’autre toutes les cinq secondes. Cependant il manque alors une vraie intensité, de la profondeur, du souffle que des écrivains comme Charlotte Lamb, Anne Mather ou autres Carole Mortimer, Penny Jordan apportaient à ce genre d’histoire. Cela retombe comme un soufflé, nous n’y croyons plus vraiment. L’auteur tente soudain de rejoindre les années 2000 en transformant son héros au caractère de parfait « méchant qui se venge » en gentil « j’aurais du lutter pour aller la récupérer », ce qui rend l’entreprise bien maladroite avec en prime une fin idyllique peu crédible alors qu’un peu de cynisme et d’intelligence aurait pu rendre cette histoire passionnante. En fait, il faudrait que Yvonne Lindsay comprenne qu’elle doit oser aller jusqu’au bout d’une idée sulfureuse sans craindre de décevoir, au contraire !

Mariage dans le Pacifique de Nathalie Anderson

Présentation de l’éditeur

Quand Cally découvre qu’elle est enceinte de Blake McKay, elle est d’abord folle de joie : elle qui pensait ne jamais pouvoir avoir d’enfant ! Hélas, la triste réalité s’impose aussitôt à elle, désespérante. Car Blake lui a bien fait comprendre que leur aventure devait rester sans lendemain. Aussi tombe-t-elle des nues quand, apprenant la nouvelle, le séduisant homme d’affaires exige qu’elle l’épouse sur-le-champ…

Avis de Marnie

Encore une quatrième de couverture qui en révèle beaucoup trop ! C’est agaçant de voir écrits des éléments qui ne surviennent qu’à la moitié du roman… D’une petite histoire classique de rencontre sous le thème de mise aux enchères, nous suivons un flirt poussé, pour aboutir avec aisance à une relation « amicale » et sensuelle qui aurait du être sans lendemain, Nathalie Anderson réussit avec maîtrise à faire évoluer ce récit mêlant émotions plus ou moins réprimées, où chacun en fait cherche avant tout à ne plus souffrir.

En effet, nos deux héros sont chacun victimes d’un passé qui les a marqué. Leurs dialogues dévoileront ces sentiments plus ou moins réprimés, les peurs qui ne demandent qu’à s’exprimer, leurs besoins aussi de trouver quelqu’un qui les comprenne. Second roman de Nathalie Anderson traduit en français, nous pouvons d’ores et déjà affirmer que cet auteur qui pourtant utilise toutes les ficelles usées de la romance, réussit à renouveler le genre. Tout sonne juste, et en premier, bien évidemment les dialogues intenses, touchants, où les réparties cherchent à faire mal pour mieux se protéger soi-même.

Nathalie Anderson n’hésitera pas à aller jusqu’au bout de son récit, effleurant le mélodrame sans jamais tomber dans le pathos. Elle sait aussi bien jouer avec l’humour, les scènes extrêmement sensuelles (que l’on pourrait retrouver dans la collection « audace ») l’âpreté verbale, et l’introspection. Un excellent auteur qui se confirme pour notre plus grand plaisir !

Avis de Callixta

Natalie Anderson est un auteur qui est en train de s’imposer dans les petites collections de Harlequin et qui vient, enfin, d’être traduite en France. Dès son premier livre, son talent était évident, il ne se dément pas depuis. Dans le format très court, elle parvient à développer des romances riches en émotion et en profondeur tout en restant moderne et originale.

Dans ce récit, le propos était pourtant délicat. Cally, une riche héritière gagne dans une soirée de charité une soirée avec Blake McKay. Tomber dans le grotesque aurait pu être très facile mais Natalie Anderson s’en sort remarquablement bien surtout dans sa première et dernière partie.

L’intérêt est immédiatement accroché par la personnalité des deux héros. Cally est une jeune femme fragile, élevée par une famille riche mais délaissée par une mère mannequin qui n’a jamais souhaité sa naissance et la traite depuis toujours comme un jouet un peu encombrant. A cela s’est ajouté la mort de son père et des problèmes de santé qui la font sérieusement douter de ses capacités à faire un bébé. Timide, réservée, mal dans sa peau, elle n’a pas d’intérêt pour le sexe qu’elle trouve largement surestimé. Mais Blake McKay va bousculer ses convictions sur le sujet. Celui-ci n’est pas non plus tout à fait celui que l’on croit. Homme d’affaires assez impitoyable, il a un passé de mannequin lui aussi et a eu une expérience très douloureuse avec une femme.

Tous deux décident de faire de leur rencontre le meilleur possible et Natalie Anderson réussit alors une centaine de pages d’anthologie basée sur leur découverte mutuelle. C’est drôle, intelligent, d’une sensualité affolante et surtout très émouvant.

Evidemment ce qui devait être une histoire simple et sans complication émotionnelle va prendre une autre tournure. Et Natalie Anderson réussit parfaitement le tournant de son histoire.

Cally et Blake sont profondément attachants dans leur vulnérabilité respective. Tous deux sont profondément remis en cause par ce qu’il leur arrive et par ce qu’est l’autre. Le thème est récurrent dans l’œuvre de Natalie Anderson qui met souvent en scène des héros issus de milieu très différent et aux caractères opposés. Et elle est très douée pour cela, il faut le reconnaître. Ajoutons que les réactions de ses personnages sont très contemporaines et réalistes même si certains éléments obligés sont présents.

Natalie Anderson a cet oceanian touch, ce talent pour les romances très bien ficelées et très modernes qu’ont les Néo-Zélandaises et les Australiennes. N’hésitez pas à lire ses livres, vous ne serez pas déçus !

Fiche Technique

Format : poche
Editeur : Harlequin
Collection : Passions
Sortie : 1 juin 2009
Prix : 6,15 €