Sulfureuse et malsaine, cette descente aux enfers d’une professeur d’histoire faible et perdue, manipulée par une femme plus âgée aussi méchante que pathétique nous surprend et nous dérange.
Si Cate Blanchett est saisissante de naturel et de spontanéité en épouse adultère totalement dépassée par les interdits qu’elle transgresse sans qu’elle puisse s’en empêcher, c’est la composition de Judi Dench, qui se persuade de l’existence d’un amour fou entre elles deux, qui est impressionnante ici !
Aussi provocateurs que superbement bien analysés ici, les sujets tabous de notre époque sont évoqués de façon ambigüe même s’ils sont dénoncés… On ne se pose pas la question de savoir ce qui est moral ou ne l’est pas, mais plutôt de la façon dont ils sont perçus par la société.
Le scénario est brillant, mettant en scène avec brio le plan machiavélique d’une Judi Dench totalement dérangée qui tisse sa toile avec une précision efficace digne des meilleurs suspenses. La violence ici est psychologique, verbale…
Dans le rôle ingrat du gentil mari trompé, le très surprenant Bill Nighy (musicien déjanté dans Love actually) réussit à exister, ce qui n’est pas rien, entre ces deux femmes qui nous font de la haute voltige.
Ames sensibles s’abstenir !