La cicatrice du diable – Avis +/-

Présentation de l’éditeur

Paris, de nos jours. Un scénariste se défenestre du bureau de Cécilia Rhodes, une célèbre productrice. Chargé de l’enquête, le commissaire Milot ne croit pas à la thèse du suicide et établit un parallèle avec la mort de Lucie Drax, une autre jeune scénariste employée par Cécilia trente ans plus tôt. L’affaire semble étrangement liée à l’histoire personnelle de Milot. Autour de cette femme prête à tout pour parvenir à ses fins gravitent un assistant fou amoureux, un mari richissime et un scénariste raté qu’elle exploite. Des pantins qui ne tarderont pas à vouloir jouer leur propre rôle. Découvrant une femme impitoyable, le commissaire n’hésitera pas à faire saigner une ancienne et effroyable blessure : la cicatrice du diable.

Avis de Francesca

Laurent Scalese fait partie de la nouvelle génération d’auteurs de romans policiers trentenaires qui ont été baignés dans la culture américaine et télévisuelle. Si certains comme Patrick Bauwen ou Maxime Chattam se sont orientés dans le plus pur style américain, Laurent Scalese a lui choisi la voie de la télévision pour laquelle il a notamment travaillé en tant que scénariste. Cette expérience l’a surement beaucoup aidé à construire l’intrigue de ce nouveau roman qui se passe dans le monde impitoyable de la production télévisuelle et cinématographique.

Cécilia Rhodes est une ambitieuse aux dents longues, une garce manipulatrice que tout le monde déteste mais craint, et plus particulièrement les hommes qu’elle prend plaisir à dominer. Lorsqu’un de ses employés se suicide dans son bureau, un policier, Artus Milot, commence à la traquer mais semble lui en vouloir pour des raisons personnelles. Au fil de l’histoire, coups de théâtre, tromperies, dominations se succèdent et le lecteur découvre, à la fois fasciné et horrifié, l’envers du décor pas forcément reluisant de la télévision.

Cécilia n’est pas une héroïne mais elle est le personnage principal de l’histoire, sur lequel se cristallisent toutes les rancœurs et les frustrations des personnes de son entourage qu’elle humilie en permanence. Derrière cette apparence glaciale se cachent certainement des failles, mais elle est habile pour les dissimuler ou en jouer. Elle possède une cicatrice au niveau de la poitrine qui fascine certains, et qui recèle une part de mystère concernant cette femme. De son côté, Artus est rongé par une vieille affaire qui semble lui tenir particulièrement à cœur et qui le détruit un peu plus chaque jour, malgré le soutien de sa coéquipière Leslie. Ces deux personnages se confrontent dans un face à face terrible où la stratégie et la manipulation sont reines.

L’idée de départ est intéressante et les personnages sont très bien développés, exsudant de charme vénéneux, mais l’intrigue pêche par la rigueur et part un peu dans tous les sens. A force de flash-backs et de changements de points de vue, le lecteur s’y perd un peu et certaines directions ne sont qu’effleurées par l’auteur alors qu’il y avait matière à creuser davantage, rendant le roman un peu plus épais que ses 300 pages. Les scènes sexuelles explicites un peu déplacées car trop nombreuses ce qui atténue l’impact et l’intérêt, même si elles montrent un monde assez glauque de la télévision. Le dénouement n’en est pas vraiment un et se solde par un coup de théâtre final qui n’était pas forcément nécessaire. On en attendait davantage de ce roman, peut-être un peu trop…

Fiche technique

Format : broché
Pages : 308
Editeur : Belfond
Collection : roman policier
Sortie : 9 avril 2009
Prix : 19€