La belle et l’espion – Avis –

Résumé

1820. Susannah Makepeace a grandi dans le luxe et reçu la meilleure éducation. Elle a tout, sauf l’amour d’un père distant. le jour où celui-ci meurt assassiné, elle découvre avec stupeur qu’elle n’a plus un sou. Mise au ban de la société, la jeune fille doit quitter Londres pour sinstaller au village de Barnstable. Elle y rencontre Christopher Kit Whitelaw, un drôle de personnage qui se dit naturaliste et prétend avoir besoin de ses talents de dessinatrice pour consitutuer un herbier. Comme il est aussi séduisant, Susannah accepte. Bietôt d’tarnges incidents se produisent, et elle doit se rendre à l’évidence : quelqu’un cherche à la tuer. Pourquoi ? Susannah le découvrira quand seront faites d’incroyables révélations sur son passé.

Avis de Marnie

Les petites comédies légères pleines d’anachronismes peuvent donner des résultats délicieux. Ainsi Julie Garwood, la spécialiste du genre nous a offert de charmantes histoires qui jouent sur une fantaisie divertissante sans chercher à créer un contexte solide. Plus récemment, Anne Gracie, May McGoldrick ou encore Jackie d’Alessandro ont réussi quelques Régence ou autres tout ce qu’il y a de plus gracieux et joliment divertissant. Julie Anne Long semble avoir voulu nous amuser de la même façon. Nous voici donc en 1820, les guerres napoléoniennes terminées, dans une histoire d’espionnage, une sorte de fil rouge des plus ténus pour mieux mettre en valeur les relations naissantes entre nos deux héros.

Jusqu’ici, rien de nouveau. C’est même un des thèmes les plus classiques de la Regence, la poursuite d’un riche traître britannique qui a vendu des secrets aux Français pendant la guerre. Le problème ici ne vient pas des anachronismes énormes qui ne sont jamais gênants quand l’auteur possède suffisamment de talent pour créer une histoire passionnante, mais plutôt, d’un manque total de cohérence dans le déroulement de l’histoire.

Dès le départ, les réactions peu convaincantes de Susannah, l’héroïne ne cessent de nous surprendre. Riche héritière, ruinée du jour au lendemain, elle pleure en s’accrochant à ses robes, mais le départ de son fiancé dont elle était amoureuse la fait seulement grimacer de mécontentement, elle n’y pensera plus à la page suivante. Elle part chez une tante qu’elle ne connaît pas, sans se poser de questions, ni même passer avec elle plus de deux minutes. Or, cette femme connaît une partie de la vérité et ce qui découle… c’est qu’elle ne peut pas être sa tante, mais cela ne les gêne ni l’une ni l’autre.

Susannah virevolte beaucoup, se rend à un bal (elle est en deuil mais n’ergotons pas !) où elle se demande avec désespoir pourquoi on ne l’aime pas, dessine à qui mieux mieux… et malheureusement, nous ne nous attachons pas à cette femme-enfant tête de linotte et nous commençons à nous ennuyer… beaucoup !

Pendant ce temps, l’intrigue emberlificotée avance de façon poussive, alors que nos deux héros s’agitent en tous sens. Le méchant, pourtant sensé être intelligent se révèle d’une stupidité flagrante. Quant au héros, Kit, ce vicomte séducteur, qui a pourtant plus de quinze ans que l’héroïne, il est toujours décrit comme un jeune chien fou que son père a le plus grand mal à discipliner. Nostalgique du bon vieux temps de la guerre, il s’ennuie (tiens, lui aussi ?) et alors, il subit une punition paternelle : constituer un herbier à la campagne…

Heureusement que l’on tente d’assassiner Susannah, cela apporte l’animation nécessaire pour les divertir. En fait, tout est dans le dosage de la mécanique de la relation homme, femme. Certains tomberont peut-être sous le charme de cette aventure où l’on s’agite beaucoup sans réfléchir, après tout, pourquoi pas ? Cependant, d’autres apprécient plus d’intensité et de sensualité, de profondeur et de cohérence dans les caractères et des envolées brillantes et spirituelles.

N’oublions pas que nous jouons dans un registre de légèreté calculée, le style doit être alerte, les rebondissements incessants, et l’écriture dynamique entraînant des relations conflictuelles et passionnées entre nos deux héros. La sauce doit prendre dans la perspective de nous amuser, nous, lecteurs. Quand cette condition n’est pas remplie, le procédé retombe comme un soufflé. Les conflits passent alors pour des caprices, les caractères deviennent inconsistants et nous ne remarquons plus que les défauts ! C’est dommage… Espérons que le deuxième volume de cette trilogie montrera des qualités appréciables !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 307
Editeur : J’ai lu
Collection : Aventures & Passions
Sortie : 10 avril 2009
Prix : 6,50 €