Tempête de feu – Avis +

Présentation

Kerry Murphy est enquêtrice au sein de la brigade des pompiers d’Atlanta et, si elle a mené jusqu’ici une vie sans encombre, ses vieux démons menacent de ressurgir du passé. Un pyromane sème la terreur dans la ville – une série d’événements qui ne sont pas sans rappeler la mort tragique de sa mère dans un incendie quand Kerry n’était encore qu’une enfant. Son existence est soudain bouleversée par l’arrivée de Brad Silver, un mystérieux jeune homme qui partage son désir d’anéantir Trask, pyromane en série et créateur d’une arme redoutable : la «tempête de feu».

Qui est vraiment Silver ? Pourquoi a-t-il choisi Kerry ? Et surtout, comment ce parfait étranger peut-il la connaître jusqu’au plus profond de son âme ?

Avis de Marnie

Les histoires fantastiques qui ont pour thème central la télépathie, en vogue dans les années 80, se font très rares de nos jours. On se souvient qu’en 1981, le « jeune » cinéaste canadien David Cronenberg avait fait sensation avec son long-métrage Scanners, qui avait gagné le grand prix au festival d’Avoriaz. Il n’est pas anodin d’évoquer ce film lorsque nous lisons Tempête de feu puisque comme les protagonistes de l’histoire, nos héros peuvent pénétrer le cerveau des autres et même le détruire…

Si vous êtes allergique au thriller fantastique, passez votre chemin, toutefois ce serait dommage de ne pas se plonger dans cette intrigue très bien conçue, et au déroulement au rythme soutenu que l’on suit avec un intérêt grandissant. Comme souvent avec Iris Johansen, certains thèmes sont récurrents, mais c’est aussi ce que nous apprécions chez cet auteur : les dangers des découvertes scientifiques, une héroïne (ici Kerry) écorchée vive au lourd passé familial. Si Brad l’aide à affronter ses traumatismes, il lui faudra à un moment ou un autre se retrouver seule pour surmonter trahisons et pertes, capable alors de poursuivre son chemin, avec héros si affinités !

Là encore, avec une vraie réussite, Iris Johansen soigne presque plus ses personnages secondaires que son héros, que nous aurions aimé plus approfondi, son passé et son caractère plus fouillé. Nous restons un peu sur notre faim, mais nous nous focalisons sur l’énigmatique mais très séduisant et sympathique majordome George, qui malheureusement gardera certains secrets jusqu’au bout. Est-ce pour en faire un prochain héros ? S’ajoutent les touchantes adolescentes Carmela et Rosa, dont la première est particulièrement bien campée. Le méchant serial killer possède une forte personnalité, ce qui accentue l’aspect dramatique de l’histoire.

Enfin, comme aussi très souvent avec cet écrivain, elle ne peut s’empêcher de glisser la présence particulièrement charismatique d’un animal qui a une place toute singulière dans l’intrigue… Donc, il est vrai que Iris Johansen utilise un peu les mêmes ficelles pour faire évoluer un récit alerte et maîtrisé, mais elle utilise fort bien son imagination pour créer un univers particulier que nous avons plaisir à découvrir.

Nous ne trouverons qu’un seul vrai défaut (espérons-le seulement passager) : le manque de passion, d’envie. Les relations entre les héros sont un peu trop tièdes, légères ou superficielles, Iris Johansen se focalise sur les conséquences spectaculaires et dramatiques très cinématographiques des incendies, oubliant au passage ses deux héros qui paraissent un peu ternes… un déséquilibre un peu gênant !

Au final, même si Iris Johansen nous a déjà présenté des histoires plus captivantes, ne boudons pas notre plaisir de se détendre avec une intrigue un peu atypique dans le climat fantastique actuel qui nous change agréablement des vampires et lycanthropes en tout genre ! Un divertissement des plus sympathiques !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 378
Editeur : J’ai Lu
Sortie : 9 mars 2009
Prix : 6,40 €