Présentation de l’éditeur
Harry Pye dégage une impression de force tranquille. Il a de larges épaules et, surtout, les yeux les plus verts du monde. Seul défaut : il est l’intendant de Georgina Maitland ! Un jour, après une succession de contre-temps – accident de voiture, orage, tous deux se retrouvent seuls en rase campagne, obligés de passer la nuit dans une petite cabane. Georgina a beau jouer la mutine, l’effrontée, l’intendant s’obstine à ne voir en elle que la riche propriétaire terrienne. Sa patronne. Il demeure respectueux, distant. Si agaçant, si séduisant… Comment lui faire comprendre qu’ils sont faits l’un pour l’autre ?
Avis de Domino
Parfois les auteurs ont tendance à répéter un même schéma dans leurs romans et pour le lecteur c’est le gage de retrouver ses marques. On achète un auteur les yeux fermés en sachant parfaitement ce que renferme le roman. C’est agréable comme retrouver un vieil ami…ou une vieille paire de charentaises : confortable et sans surprise. Mais tous les auteurs ne jouent pas à ce jeu et pour certains, un nouveau roman est l’occasion de battre les cartes et de les redistribuer. Un nouveau roman devient une nouvelle partie et nécessite une nouvelle donne.
Si vous avez aimé Puritaine et catin, n’essayez même pas d’en retrouver des échos dans ce second roman du cycle Les trois Princes car Liaison inconvenante n’a strictement rien à voir avec le roman qui le précède ! Elizabeth Hoyt a tout modifié, de la thématique aux personnages. Seul lien tenu, la légende qui court tout au long du roman. Mais au lieu d’apparaître en exergue de chaque chapitre, la légende du Prince Léopard est intiment tissée à la trame de l’intrigue et surgit de façon totalement incongrue, à des moments insolites au cours du récit. Mais la légende est bien tout ce qui rappelle Puritaine et catin.
Un des thèmes récurrents des contes de fées est celui de la bergère épousant le Prince charmant. Mais qu’en est-il quand une princesse charmante est attirée puis amoureuse d’un simple berger ? C’est le thème central de Liaison inconvenante. Lady Georgina, fille et sœur d’un comte tombe amoureuse de son intendant. Celui-ci, conscient de sa place dans la société très hiérarchisée de l’époque combat de toutes ses forces les sentiments qu’il sent naître en lui.
Pour une fois, ce n’est pas la femme qui est la proie mais l’homme et c’est l’héroïne qui traque sans vergogne ni pudeur un intendant qui souhaiterait rester à sa place. L’héroïne, Georgina est peu commune dans la littérature romanesque. C’est une vieille de 27 ans qui a une peur quasi panique du mariage. Sous des dehors d’évaporée (à cet égard, la scène qui ouvre le roman est un moment d’anthologie), elle cache une intelligence aigüe et une personnalité peu banale. Face à elle, Harry Pye a tout du beau ténébreux, tout sauf le métier puisque très prosaïquement il gère le domaine de Georgina. Même si son employeur est loin de le laisser indifférent, il sait quelle est sa place et lutte longtemps contre le désir qui l’embrase. Cette inversion de la relation amoureuse donne du piquant à l’histoire, provoque des scènes inattendues parfois très drôles et d’autres fois poignantes. Les dialogues brillants rehaussent l’intrigue et confèrent au roman un charme et un ton très particulier.
Etroitement imbriquée à la relation sentimentale, une intrigue policière construite et menée de main de maître tient en haleine le lecteur. Le rose de la relation amoureuse se voit teintée de gris et de noir au fur et à mesure que l’intrigue se déploie et donne une coloration toute particulière au roman. Les deux axes du roman, loin de s’opposer, s’équilibrent harmonieusement et l’aspect légèrement déjantée de l’héroïne et de la relation amoureuse est contrebalancée par l’intrigue policière très sombre. On passe ainsi du rire aux larmes, émotion et humour s’entrelaçant.
Liaison inconvenante est un roman à la fois drôle et grave qui renouvelle le genre de la romance historique. Il prouve, une fois de plus que le genre loin d’être épuisé a su trouver un nouveau souffle grâce à l’imagination et au talent de nouveaux auteurs. Elizabeth Hoyt démontre de très belle manière que la romance historique a encore de beaux jours devant elle !
Avis de Valérie
Le deuxième tome de la série de Elizabeth Hoyt était particulièrement attendu par les lectrices du premier roman. Il s’avère être, comme le premier, d’un niveau d’excellence que nous rencontrons peu dans la romance. Cette fois-ci également elle mêle son récit d’un conte de fées dont le héros est un prince léopard, esclave d’un roi (avis de Callixta).
Tout d’abord, l’auteur se permet de nous imposer une attente qui va en grandissant puisque l’installation de sa trame prend autant de place que les sentiments naissants entre l’intendant fils du garde-forestier et la fille d’un comte. Nous avons donc une intrigue à résoudre et pas des moindre puisqu’elle met en péril de nombreuses personnes et si au départ nous n’y voyons que la mort de quelques moutons, le noeud du récit est bien plus profondément ancré dans le coeur des protagonistes.
La relation qui se construit patiemment est touchante à souhait et l’humour sous-jacent de l’ensemble ne se dément jamais. Elizabeth Hoyt aime à épicer les scènes intimes et elle y réussit au delà des espérances des lecteurs. L’écriture est fine, la construction parfaite et le style de l’auteur fait toujours mouche. Non seulement on ne s’ennuie pas un seul instant, mais on est captivé rapidement et… définitivement.
Du grand art, voici un livre à ne laisser passer sous aucune raison. J’ai Lu édite depuis quelques temps des romances sortant résolument de la production habituelle en choisissant de miser sur des auteurs emblématiques ou des auteurs brillants encore inconnus dans nos contrées, ce virage pris pour notre plaisir est à souligner.
Pour le troisième opus, Le dernier duel, il faudra attendre juin 2009, timing parfait pour les vacances. En attendant, lisez l’avis de Callixta sur le dernier des princes, le prince serpent.
Fiche Technique
Format : poche
Pages : 345
Editeur : J’ai Lu
Collection : Aventures & Passions
Sortie : 4 mars 2009
Prix : 6,50 €