Il ne faut pas oublier cette comédie française qui fut une des plus célèbres des années 60. Elle contribua de façon significative à lancer définitivement la carrière de Catherine Deneuve, ici jeune première pleine de naturel et de vie qui étouffe en châtelaine enfermée dans une triste demeure, en cette année 1944 non loin des plages du débarquement, ses rêves s’étant enfuis…
Son mari est joué alors par un habitué des troisièmes ou quatrième rôles, un acteur à qui on n’a pas encore donné sa chance : Philippe Noiret fait donc une entrée fracassante au firmament des étoiles françaises (et ce, des années après ses débuts au cinéma) en lâche et ennuyeux noble « fin de race sans un sou en poche » qui soudain, par amour, va prouver qu’il peut être un héros. Pour leur donner la réplique, pas moins de deux « monstres » : Pierre Brasseur et Mary Marquet, cabotinant à qui mieux mieux dans une envolée de dialogues percutants et cyniques…
Premier long-métrage de Jean-Paul Rappeneau, l’excellent scénario est issu de son imagination, certes, mais aussi de celles d’inconnus que sont alors Alain Cavalier, Claude Sauté et Daniel Boulanger. On ajoute la musique de Michel Legrand… Nous ne nous étonnons plus de la réussite totale de cette comédie douce-amère au ton rafraîchissant et qui n’a pas pris une ride !