Les chevaliers de l’ordre du temple – Avis +/-

Résumé de l’éditeur

Il faut vous marier, Alissande, sinon Hugues de Harwick n’hésitera pas à vous enlever pour vous contraindre à l’épouser.

Alissande sait que son cousin Michel a raison. Hugues est capable de tout pour s’approprier sa fortune. Pire, elle le soupçonne d’être responsable de la mort soi-disant accidentelle de son mari. Maintenant qu’elle est veuve, elle est vulnérable. Il lui faut un protecteur.

Je connais l’homme idéal, insiste Michel. C’est un ancien Templier prisonnier en France. Il suffit de le faire évader. Il s’appelle Damien de…

Non, pas Damien de Ashby, cet homme qu’elle a follement aimé cinq ans plus tôt avant de le trahir et qui doit la haïr de toutes ses forces ! Implacable, Michel réplique :

Hélas, vous n’avez pas le choix, ma cousine.

Avis de Callixta

Les romances historiques avec un contexte médiéval sont de plus en plus rares et posent des problèmes assez difficiles à résoudre comme la méconnaissance de cette période par les lecteurs et l’éloignement important dans le temps qui rend ardue la compréhension des problèmes que peuvent rencontrer les héros. Mary Reed McCall fait donc preuve d’une honnête compétence dans La revanche du Templier même si le roman demeure très gentillet et ne suscite pas un enthousiasme délirant.

Second [[Tentations, le premier tome est sorti en 2006 chez J’ai Lu]] de la trilogie consacrée à des Templiers aux prises avec le roi de France Philippe IV, il avait pourtant un sujet tentant. En effet, ces Chevaliers guerriers entièrement dévoués à leur cause et possesseurs d’un soi-disant trésor que certains cherchent encore font travailler les imaginations depuis des siècles. Même si la réalité était certainement moins romanesque, la chasse lancée contre eux par le roi de France et leur élimination systématique a contribué à leur légende. Que le héros, Damien de Ashby soit l’un d’entre eux et qu’il vienne d’échapper aux griffes de l’Inquisition après des mois de torture laisse supposer un héros très attractif. D’autant plus qu’il n’est sorti de sa geôle que parce que Alissande de Surrey, celle qu’il a aimée jadis a besoin d’un mari pour la protéger. Usant de ses amis influents, elle a permis qu’il sorte de prison et l’a épousé par procuration, à son insu. Quand il découvre à qui il doit sa liberté, il est furieux et pose des conditions pour rester avec la jeune femme. Il la protégera contre les menées de son cousin qui veut l’épouser et mettre la main sur ses possessions, mais il refuse un réel mariage.

Le reste est malheureusement très prévisible et Mary Reed McCall utilise toutes les recettes maintes fois éprouvées dans la romance : un méchant caricatural en la personne du cousin de la jeune femme, Hugues de Valles, tricheur, menteur et cruel ; un couple qui a une histoire passée à revisiter pour s’apercevoir que ce qui les a séparés était peu de choses ; des péripéties attendues dans un roman médiéval : tournoi et attaque de chevaliers qui ne respectent aucune loi.

Mary Reed McCall a fait un honnête travail de reconstitution historique même si certains détails font froncer les sourcils comme les chambres d’amis dans un château médiéval ou des batailles à l’épée qui rappellent davantage Dumas que le combat du Moyen-Age où les lourdes armes se maniaient plutôt à deux mains. Ajoutons quelques libertés avec la traduction qui saupoudre des anachronismes dans le vocabulaire comme « valdinguer » et « tournebouler », verbes qui jurent violemment dans des phrases volontairement écrites dans un français soutenu. Mais le tournoi, la situation difficile voire dangereuse des femmes seules même veuves sont plutôt bien rendus.

L’histoire d’amour entre les deux héros est gentillette, apporte quelques scènes sensuelles sans grande imagination. Tous deux ont eu une expérience très douloureuse, Damien sous la torture des Inquisiteurs et Alissande dans les bras d’un mari abusif mais il en est fait peu de cas. Damien semble plus craindre le regard de son épouse sur ces cicatrices qui ont détruit l’harmonie de son corps que souffrir d’un vrai traumatisme, et même cet aspect est résolu en une petite scène. Sans jamais démériter, tout cela manque vraiment de rythme et d’intensité alors qu’il y avait vraiment matière à faire un grand roman.

Le roman est suivi d’un dernier consacré au frère de Damien dont l’histoire personnelle est très proche d’ailleurs. La lecture de ce très moyen La revanche du templier ne pousse guère à se précipiter sur le prochain.

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 346
Editeur : J’ai Lu
Collection : Aventures et Passions
Sortie : 1er mai 2009
Prix : 6,50 €