DVD: Dead like me: Life After Death – Avis +

Présentation

Vous ne connaissez pas la série? C’est pas grave…

Créée par Bryan Fuller, un scénariste/producteur ayant fait ses premières armes dans la série Star Trek Voyager et qui créa de nombreux succès comme Wonderfalls, Heroes et Pushing Daisies, ce show fut diffusé pendant deux saisons en 2003 et 2004.

Le personnage principal et narrateur, Georgia Lass (George) est une jeune fille boudeuse et bougonne qui meurt percutée par la lunette des toilettes de la station Mir rentrant en flamme dans l’atmosphère ! Mais juste après son décès, elle est surprise d’être encore debout, sortie de son corps. Tout le monde extérieur la voit maintenant comme Millie. Elle est alors recrutée comme « faucheuse », chargée de la collecte des âmes sur les victimes quelques secondes avant leur mort. Chaque matin, les faucheurs se rencontrent dans le restaurant Der waffle house où Ruben leur distribue une liste de Post-it avec noms, lieux et heures pour la « récolte ».

Cinq ans après une seconde et dernière saison ayant laissé les fans sur leur faim, la vie [[arf ! arf !]] a continué pour George et ses collègues. Mais ce matin quand ils arrivent à leur lieu de rendez-vous quotidien, ils tombent sur une waffle house en cendre et Ruben n’est pas là. Une limousine les amène dans un restaurant luxueux où leur nouveau leader les attend. Cameron Kane remplace donc Ruben qui aurait « eu ses lumières » et aurait quitté son poste pour passer de l’autre côté. Mais rien ne sera plus pareil dans leur manière de faucher. Le luxe des restos à la mode remplace les gaufres, les Crackberry remplacent les Post-it et surtout, le management semble se désintéresser de la qualité du travail des faucheurs. Que Roxie se fasse mousser en sauvant une vie (et en interdisant une âme de sortir de son enveloppe charnelle), ou que George arrive après un accident en suivant des instructions erronées, cela ne pose aucun problème pour le nouveau chef. Ce dernier est plus intéressé par son business dans la finance que par le sort des âmes en transit vers l’au-delà.

L’avis de Nicolas

Je ne sais pas pourquoi, mais je sens que les fans vont crier au scandale. Il est bien rare que les films tirés de séries à succès satisfassent cette population. Quand je parle de série à succès, je ne suis pas bien convaincu que cela convienne à Dead like me, que Showtime a annulé après seulement deux saisons, laissant quantité de questions ouvertes sur les motivations des personnages ou sur l’origine des « Gravelings » (ou « Sépulcreux » dans la version française). Ces petits monstres ressemblent au fruit des amours interdites entre un chimpanzé et un Gremlins (pas le mignon Mogwai, mais bien la version mouillée et sustentée après minuit) et sont les déclencheurs des évènements conduisant aux fins tragiques des fauchés. Dans la série, on se posait également la question du rôle de Crystal, la très étrange standardiste de Happy Time, la boite d’intérim qui emploie George.

Alors que ce soit dit maintenant, on n’apprendra pas grand chose dans ce film sortit directement en DVD… L’histoire prend un autre tournant qui, au final, me plaît tout autant que les réponses aux points évoqués plus haut : quelles sont les conséquences de leurs actes s’ils ne collectent pas les âmes, ou s’ils bravent des interdits comme par exemple en se rapprochant de leur famille en deuil. Ainsi George prend le contact avec sa petite sœur Reggie, maintenant âgée de 16 ans et en pleine crise d’adolescence. Regg’ est l’amoureuse secrète de la star du foot de son lycée, ce dernier étant malheureusement sur la liste des clients de George. Après une période d’euphorie, le nouveau management de Cameron déplaît à l’équipe qui décide de l’éliminer afin de « reporter » à un niveau supérieur. S’ensuit une série cocasse de tentatives de meurtre compliquées par le fait qu’il délicat de tuer un déjà mort.

Niveau casting, presque tous les anciens ont répondu présents, à l’exception de Laura Harris (The Faculty de Rodriguez et Severance) pour le rôle de Daisy Adair, remplacée par Sarah Wynter. Les deux actrices ont joué la même saison dans 24 : Day 2 – et à une année d’intervalle dans The dead zone. Autre absence très remarquée, celle de Mandy Patinkin qui tenait le rôle majeur de Rube, et qui a refusé de participer au film. Tellement remarquée qu’il est fait mention de lui tout au long du film. Henry Ian Cusick (le Desmond de Lost) se sort très bien du rôle qui lui est attribué, mais n’éclipse pas l’absence de Patinkin. Déjà très bonnes dans la série, les deux meilleures actrices à mon sens sont Cynthia Stevenson et Britt McKillip qui jouent respectivement la mère et la sœur de George. Elles sont juste parfaites.

Pour rendre justice aux fans râleurs, il faut reconnaître pas mal d’incohérences dans le scénario avec des entorses faites aux règles qui régissaient le travail des faucheurs dans la série et qui sont allègrement ignorées, voire bafouées dans le long métrage. Le remplacement de Daisy par une actrice ne lui ressemble que de très loin (alors qu’ils auraient pu faire le même choix que pour Rube, introduire un nouveau personnage), de même que le changement du personnage de Millie (Laura Boddington est remplacée Jennifer Rae Westley, qui est subjectivement bien plus jolie), viennent augmenter ce sentiment d’incohérence.

Au générique, une équipe à majorité québécoise, le lieu de tournage étant passé de la côte Ouest (Vancouver, BC) à la côte Est (Montréal). Le grand spécialiste du kata musical (5 fois champion du monde) : Jean Frénette fait partie des cascadeurs.

Mon avis est au final très positif malgré tous les défauts de réalisation (c’est un film au format série, sans grande originalité de direction), les incohérences par rapport à l’histoire originale et l’absence d’acteurs majeurs. Les scénaristes ont réussi à placer l’intrigue sur un nouveau plan et c’est tant mieux.

Fiche technique

Sortie (directement en DVD) : 17 février 2009

Avec Ellen Muth, Callum Blue, Sarah Wynter, Jasmine Guy, Britt McKillip, Christine Willes, Cynthia Stevenson, etc.

Prix : 18,99 $ (import US)