Présentation de l’éditeur
Pauline a 14 ans et vit à Pantin entre une mère qui la néglige et un frère délinquant. Elle ne va plus à l’école, passe ses journées dans la rue jusqu’à sa rencontre avec Mathilde, prof de français d’un type spécial qui décide de l’héberger. Et Pauline, fille de banlieue ordinaire, à la fois soumise et révoltée, se met à découvrir un monde autre que la violence : la complexité des sentiments et la difficulté d’aimer.
Calixthe Beyala en restitue l’itinéraire, les drames et les attentes avec humour, tendresse et une liberté de ton qui en rend le destin attachant et incomparablement vrai.
Avis d’Enora
On ne présente plus Calixthe Beyala, écrivain camerounaise, dont l’œuvre littéraire a été moult fois récompensée, entre autres par le Grand Prix Littéraire de l’Afrique Noire, le Grand prix du roman de l’Académie Française et le Grand Prix de l’Unicef. Avec Le roman de Pauline, elle nous livre une fois de plus un récit sensible, imprégné de la mixité des cultures et dans lequel on retrouve son engagement pour le droit des femmes et celui des minorités visibles.
Pauline est une adolescente, prise dans les stéréotypes du milieu dans lequel elle grandit et qui va découvrir la complexité des sentiments humains. Elle vit dans un monde où le rapport homme/femme est basé sur la violence, où la méchanceté n’est qu’une forme de désespoir. Pour elle derrière la violence de l’homme se cache la tendresse, c’est quelque chose qu’elle a retenue de l’histoire des femmes de sa famille, il faut mieux être une femme battue qu’une femme abandonnée. Mais un jour son professeur de français lui donne Le livre de ma mère d’Albert Cohen, et elle, l’adolescente non aimée par sa mère va découvrir un monde ignoré fait de sentiments qui la perturbent. « Je m’aperçois qu’on a beau avoir quinze ans, pâtir du désamour de sa mère, être orpheline de père, être habituée aux saloperies du monde, on a encore mal, très mal ».
Pauline est une adolescente, à la fois révoltée et soumise, à laquelle on s’attache immédiatement. Hantée par le désamour de sa mère, elle traine dans sa banlieue au milieu d’autres jeunes pour qui le monde familial aussi bien que social, n’a que violence. Cette violence, ils la rejouent dans leurs rapports, parce que l’amour et la tendresse, ils en ont eu si peu qu’ils les ont oubliés ou ne savent pas comment l’exprimer. C’est par la lecture que Pauline va découvrir une autre dimension de l’expression des sentiments et c’est surement par l’écriture qu’elle finira par enterrer les fantômes qui la hantent.
Avec pudeur et finesse, Calixthe Beyala peint la vie de ces jeunes, révélant les fractures intimes de leur identité. Leur histoire nous touche ; surtout celle de Pauline, petite Zazie d’origine africaine, parce qu’il y a tellement de vie et de volonté en elle que son parcours confesse la douleur mais surtout l’espoir. Le roman de Pauline est peut-être le roman le plus émouvant de Calixthe Beyala et il confirme son immense talent !
Fiche technique
Format : broché
Pages : 214
Editeur : Albin Michel
Sortie : 5 février 2009
Prix : 16 €