Résumé de l’éditeur
The rogue met his match in the woman he was forced to wed….
Avis de Callixta
The ruthless stranger poursuit la série de Julia London, The rogues of Regent Street qui réunit trois amis d’enfance qu’un drame va profondément changer. Leur ami Philipp s’est en effet suicidé en provoquant un duel avec l’un d’entre eux et sa mort précédée de sa profonde dépression remet en cause chacun des trois amis. Dans le tome précédent, The dangerous Gentleman, c’était Adrian, responsable du tir malheureux qui sombrait, écrasé sous la culpabilité. C’est maintenant au tour de Julian Kettering qui avait remarqué que son ami allait probablement s’effondrer mais n’a pas su l’arrêter et a même utilisé sa déchéance pour tenter de l’éloigner de Claudia Whitney. En effet, cette très jolie jeune femme a séduit les deux hommes mais semble attirée par Philipp. Par loyauté, il a laissé faire mais a souffert en silence.
Un des grands talents de Julia London est de confronter ses personnages à des dilemmes pénibles et des situations que la romance historique n’ose pas forcément aborder. Ici, c’est la mort d’un homme et la culpabilité que ressentent ses amis face à une telle situation. Julia London plonge alors ses héros dans un drame personnel et va pouvoir ainsi les faire réagir et évoluer. Cette très bonne entrée en matière est malheureusement suivie de péripéties plutôt inégales. Julia London alterne le meilleur et le moins bon nuançant ainsi l’avis que l’on peut avoir du livre.
Commençons par ce qui est réussi et qui heureusement domine ! Les deux héros sont, comme très souvent chez cette auteur, attachants et parfaitement définis. Julian est un séducteur qui prend une dimension toute autre quand on sait qu’il a été en charge très jeune de ses jeunes soeurs. Chargé par son père, sur son lit de mort de l’éducation des petites filles, il s’est fait un point d’honneur à les marier le mieux possible et d’en faire des femmes heureuses. Il est tellement impliqué que le décès de maladie de l’une d’entre elle est vécu comme un échec. C’est justement par l’intermédiaire de ses soeurs qu’il a fait la connaissance de Claudia Whitney. Petite fille, elle a fréquemment rendu visite à la famille Kettering. Elle a toujours admiré Julian qui n’a découvert le charme de la jeune femme que bien plus tard.
Claudia est une héroïne comme on les aime, avec une personnalité affirmée et une passion personnelle pour le sort des femmes et notamment des plus pauvres d’entre elles. Elle a ainsi ouvert un asile pour femmes en difficulté. Les passages consacrés à ces femmes sont rares mais frappants. Julia London prend ainsi la peine de tracer la douloureuse vie de l’une d’elles et les phrases simples et purement informatives surprennent par leur réalisme et ouvrent des perspectives de réflexion sur leur sort.
Le principal défaut de la relation qui se noue entre Julian et Claudia est qu’elle est basée sur un malentendu : tous deux sont persuadés que l’autre ne l’aime pas. Ce n’est pas un de ses malentendus simplistes qui se résout en trois phrases. Il y a un lourd passif entre eux, notamment la mort de Philipp amoureux de Claudia et ami de Julian. Mais il s’agit tout de même d’un malentendu qui met beaucoup de temps à se dénouer.
Julia London expose ses personnages à de nombreuses péripéties et obstacles. Unis par un mariage forcé (Monsieur a compromis Madame !), à chaque fois qu’ils semblent se rapprocher un événement les éloigne de nouveau. Là aussi, l’auteur surprend par son degré de réalisme plongeant la plus jeune des soeurs de Julian dans une situation inhabituelle dans la romance et rarement exploitée jusqu’au bout. Là aussi, Julia London marque des points, apportant un rebondissement intelligent et complexe dans son histoire. Cette jeune femme a d’ailleurs sa propre histoire.
L’ensemble forme un très bon livre à qui il ne manque qu’un petit peu de souffle pour devenir un excellent roman. Il se dévore tout de même parce que le rythme est rapide, les relations des deux héros passionnées et les personnages secondaires intéressants. Ne citons que le majordome de Julian vieil homme sérieux mais qui perd la mémoire et dont les gaffes émaillent le roman. C’est le petit supplément qui permet au roman de s’alléger équilibrant parfaitement drame, romantisme et situations amusantes. Le dernier tome porte sur le troisième larron bien certain de ne jamais tomber dans les rêts du mariage.
Parions que son sort sera le même que celui de ses camarades à la fin du troisième tome !
Fiche Technique
Format : poche
Pages : 368
Editeur : Dell Publishing Company
Sortie : 1 décembre 2000
Langue : anglais
Prix : 5,52 €