The serpent and the scorpion – Avis +

Résumé de l’éditeur

It’s nearly two years since her father’s death and Ursula Marlow is embroiled in personal and professional struggles. Her relationship with Lord Wrotham has cooled since she rejected his marriage proposal and she continues to fly in the face of society’s conventions as to the appropriate role of a woman in Edwardian England. Now she is besieged on all fronts as she struggles to succeed as an independent businesswoman, despite financial difficulties, labor unrest and arson attacks on her mills and factories.

While on a business trip to Egypt, Ursula witnesses a friend’s murder in Cairo’s Khan el-Khalili bazaar, and embarks on her own investigation, convinced the Egyptian police and Scotland Yard are mistaken in assuming the death was politically motivated. Days later a young woman dies in a fire in one of Ursula’s factories in England and Ursula returns to discover the woman was already dead before the fire started. Driven by her need for justice and the dictates of her conscience, Ursula must rely on her own powers of detection and a growing interest in cryptography to discover a possible connection between the deaths, the return of her Bolshevik ex-lover and disturbing events in the Middle East.

Avis de Callixta

Clare Langley- Hawthorne vous est certainement inconnue mais il serait dommage que vous ne découvriez pas son formidable talent et son héroïne récurrente, Ursula Marlow.

The serpent and the scorpion est le deuxième tome de la série An Ursula Marlow mystery et pour goûter tout le plaisir de cette lecture, je recommanderais vivement de lire le premier, Consequence of sin. En effet, les dix premières pages permettent de comprendre ce qu’a vécu Ursula dans sa première aventure mais c’est trop court et nous peinons au début à nous repérer parmi les personnages et les multiples épisodes du premier tome. C’est aussi, sans aucun doute, un roman très réussi qu’il serait dommage de se refuser !

Ursula Marlow est donc une jeune femme de bonne famille qui vit à La Belle Epoque juste avant la première guerre mondiale. Fille d’un industriel du textile qui a été assassiné lors du premier roman, elle a hérité de l’empire de son père et peine à s’imposer dans ce milieu d’hommes. Elle s’est donc fait un devoir de réussir à la fois pour montrer au monde entier sa valeur et sauver les usines et ses employés. Au début du roman, Ursula rencontre Katia Vilenski. Cette jeune femme juive d’origine russe lui plaît tout de suite énormément et elles se retrouvent avec plaisir en Egypte lors d’un voyage d’affaires d’Ursula. Mais Katia est assassinée dans un bazar du Caire. L’enquête rapidement menée conclut à la responsabilité des nationalistes égyptiens mais certains faits et la hâte des autorités à classer l’affaire alerte Ursula. Toujours en lutte pour la justice, la jeune femme va alors se lancer dans ses recherches personnelles exhumant des faits qu’elle ne comprend guère mais qui renforce son impression qu’il y a bien plus derrière cette affaire qu’elle ne le pensait.

Le livre est relativement court mais d’une densité exceptionnelle réussissant l’exploit d’être à la fois un roman historique, policier et une romance ! Les trois intrigues se mêlent harmonieusement et sont toutes d’égale qualité.

Le contexte historique est merveilleusement fouillé et original. Ursula vit sa vie d’adulte (elle a alors vingt-quatre ans) dans l’Angleterre édouardienne. D’un milieu aisé, elle a reçu une éducation traditionnelle mais est très attirée par tout ce qui est révolutionnaire et non-conformiste. Ses choix politiques et dans sa vie personnelle montrent son goût pour la modernité et Clare Langley-Hawthorne souligne à quel point cela est difficile. Ursula est à la fois une femme dans le monde des affaires, une suffragette, fervente supportrice d’Emily Pankhurst, une femme libre qui a eu des amants, dont un sympathisant des Bolchéviks. Tous les combats de son époque et notamment ceux des femmes sont là. Mais l’auteur ne se contente pas de cela, elle ajoute une excellente connaissance de l’ambiance si particulière des années précédant le premier conflit mondial. L’histoire se déroule sur une année, en 1912. On sent tout le poids des tensions diplomatiques et des futurs grands combats ; la montée des révolutionnaires russes et également, un fait rarement abordé, l’installation des premières communautés juives en Palestine sur initiative privée. Ainsi Katia Vilenski milite activement dans ce domaine. Tout cela est admirablement expliqué et fait un contexte historique fascinant.

L’intrigue policière est tout aussi réussie. Peu à peu, les faits qui n’avaient aucun lien entre eux vont prendre forme. On peut, peut-être, déplorer les coïncidences heureuses qui font qu’Ursula est au centre de tout ce qui arrive et impliquée qu’elle le veuille ou non. Mais cela demeure totalement acceptable et crédible. Pour une fois, nous avons une détective amateur qui ne se lance pas à corps perdu et contre tout bon sens dans les enquêtes. Certes, elle va prendre des risques mais sans le savoir et elle ne résout pas des affaires compliquées sur lesquelles tout le monde avait échoué, là aussi, contre toute vraisemblance. Ursula fouine, c’est vrai, mais par sens de la justice et pour aider ses amis ou en leur mémoire. Nous passons à de patientes enquêtes autour de lettres ou de conversations surprises à des scènes beaucoup plus remuantes et tendues.

Enfin, dernier point positif, une discrète romance vient se mêler à cet excellent tableau. Une idylle passionnée est née entre Ursula et Oliver Wrotham, un séduisant avocat et membre du Foreign Office. Dans le premier tome, cette histoire s’est développée mais Ursula a refusé le mariage au nom de ses convictions et de la nécessité pour elle de faire face seule et non sous la protection d’un époux. Elle a préféré affronter la difficile position de maîtresse. Pour Oliver, cette situation est impossible. Ni sa position, ni ses responsabilités ne lui permettent de mener cette vie. Tout le roman est marqué par ce cruel dilemme et par la nécessité de faire un choix : une séparation définitive ou une évolution vers un mariage, synonyme d’abandon de ses convictions pour Ursula. Le roman apporte une réponse à ces questions, je vous laisse découvrir laquelle. Certes, nous n’avons pas droit à des scènes passionnées et sensuelles mais que cette histoire est belle !

Je pourrais encore louer longtemps les qualités de ce livre, la richesse des personnages secondaires, l’excellente fin du roman qui ouvre déjà sur de nouvelles aventures non publiées encore ou le style impeccable de l’auteur. Pas une fausse note dans cet excellent roman que je vous invite à découvrir de toute urgence.

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 304
Editeur : Penguin Books
Sortie : septembre 2008
Langue : anglais
Prix : épuisé