Sin – Avis –

Résumé de l’éditeur

A taste of the forbidden…

Venetia Hamilton is no stranger to erotic art—her father’s lush paintings are one of society’s secret pleasures. But Venetia has never experienced true desire. Not until she meets Marcus Wyndam, the Earl of Trent—a powerful man who holds her future in his hands and awakens her curiosity with one searing kiss. His expert touch is only the beginning of her carnal education, but something more dangerous than submission may be the price she pays for such unimaginable delight…

Avis de Callixta

Sin fait partie d’une série érotique et historique de Sharon Page. Si on recherche de nombreuses scènes érotiques, très imaginatives, Sharon Page a rempli son contrat au delà de tout ce que l’on peut espérer. On peut être beaucoup plus perplexe si on attend une romance bien écrite et soignée. Cela pose d’ailleurs le problème plus général de ce type de roman où l’histoire semble volontairement bâclée pour laisser place aux nombreuses scènes de sexe.

La jeune Venetia Hamilton a vingt ans et un passé difficile. Ses parents ont toujours vécu séparés. Son père est un peintre célèbre, spécialisé dans les dessins érotiques et il n’a jamais épousé la mère de Venetia bien qu’il lui ait fait trois filles. Leur mère a lutté toute sa vie pour donner une apparence de respectabilité à ses enfants en inventant un mari décédé mais elle s’est aigrie et Venetia a fini par se prendre en charge. Douée elle-même d’un talent de peintre, elle a commencé à dessiner sous le nom de son père qui ne peut plus le faire lui-même, perclus de rhumatismes. Elle est très effrayée lorsqu’elle apprend qu’une ancienne maîtresse de son père a découvert la supercherie et menace de tout révéler si elle ne lui donne pas d’argent. C’est la respectabilité chèrement acquise par sa mère et les revenus de toute la famille qui se trouvent ainsi mis en péril. Venetia est également menacée mais de façon plus subtile par le Comte de Trent qui a lui aussi découvert la vérité et cherche à empêcher la jeune femme de continuer pour se protéger. Lui aussi appartient au cercle de l’ancienne maîtresse du père de Venetia et est soumis au chantage à cause du goût de son père pour les très jeunes filles. Venetia va prendre la décision assez absurde d’aller chercher les preuves que détient Lydia, la maîtresse, dans une propriété où elle s’est rendue pour assister à une orgie.

Le début du roman est particulièrement calamiteux. Voilà une jeune vierge qui veut protéger sa respectabilité et celle de sa famille et qui se précipite dans une orgie accompagnée d’un débauché notoire même si il a décidé de changer. Il ne manquait plus de faire de Venetia une jeune femme très douée au lit pour parachever la catastrophe. Sharon Page a osé et dès sa première rencontre avec le Comte, Venetia montre une curiosité insatiable pour les plaisirs de la chair, aucune crainte et un talent évident. Ajoutons encore que le Comte, fou de désir prend la décision de protéger la virginité de Venetia bien qu’il la compromette largement autrement… La logique et le bon sens sont décidément bien malmenés !

Heureusement, la suite va sensiblement s’améliorer même si on ne dépasse jamais une honnête moyenne. Sharon Page sait écrire les scènes de sexe et elle les multiplie innovant à chaque fois. Attention, le livre fait partie de la catégorie des romans érotiques, et c’est très très chaud. Si les deux héros n’ont pas d’autres partenaires (ou presque), nous sortons clairement de ce qui se lit habituellement dans la romance.

Sharon Page va agrémenter le roman d’une intrigue policière autour du chantage exercé par Lydia. L’idée était bonne mais c’est un peu laborieux. Il y avait pourtant potentiellement moyen de bien exploiter ce passage. Le personnage de Lydia, femme vieillissante et qui a peur de se retrouver seule et sans argent était intéressant mais est peu exploité sous cet angle. La romance qui s’esquisse entre Marcus et Venetia auraient pu être charmante mais si le désir est évident entre eux, les sentiments semblent surtout liés à la possession et à la jalousie.

Ce roman souffre donc de ce défaut assez communément répandu dans ce type de littérature. La partie romance devient indigente et ne laisse place qu’au sexe jusqu’à l’ennui parfois même si il faut insister sur la qualité de l’écriture de ces scènes.

Sharon Page peut peut-être faire mieux. Elle montre ici des capacités à créer des personnages séduisants si elle leur donne la possibilité de prendre de l’ampleur. Venetia a deux soeurs qui auront leur propre histoire. Ce sera peut-être l’occasion de découvrir si Sharon Page peut améliorer son travail.

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 320
Editeur : Aphrodisia
Sortie : 18 septembre 2006
Langue : anglais
Prix : 10,30 €