Kari – Avis +/-

– C’est « écrit » passeur sur ton front. Ceux qui ont déjà un pied dans la tombe vont affluer vers toi.

A quelques secondes d’intervalle deux jeunes femmes se sont suicidées.

L’une de ses amies ayant décidé de se jeter du haut d’un immeuble, Kari l’a suivi. Sa chute l’a conduite dans les égouts où l’eau a amorti le choc. Survivante, elle a émergé du système digestif de la ville pour reprendre ses activités de publicitaire, chargée de persuader le public que le superflu est indispensable.

Puis c’est le retour chez elle, ou plus exactement dans l’appartement qu’elle partage avec deux autres femmes, ainsi qu’avec deux squatters masculins. Mais aucun de ces deux parasites ne lui est affecté en raison de ses préférences sexuelles. Son lesbianisme est-il issu de sa volonté de nier son statut de femme ? Cependant il se peut qu’elle soit tombée amoureuse d’une dénommée Ruth, dont ses colocataires doutent de l’existence. Ruth a également survécu miraculeusement à sa chute (de ce fait le lecteur peut s’interroger sur la réalité de l’épisode du double suicide, de même de l’existence de Ruth).

Kari poursuit son errance dans la ville indienne qu’elle a baptisée Smog City. Depuis qu’elle émergée du Styx elle est devenue un passeur. Alors que la responsable de production, devenue chauve à cause de la chimiothérapie, est mourante, le collègue de Kari doit faire le test du sida. Attirée par la proximité de la mort Kari s’est faite tatouer dans le dos des ailes d’ange déchu.

Mais paradoxalement n’est-elle pas la plus vivante ? Lorsque sa mère fait une visite imprévue à son appartement quelques coups d’oeil aux « visiteurs masculins » lui révèlent l’étendue des vices des deux colocataires de Kari. Mais elle la détrompe  » ce que tu appelles « vice », n’est ni plus ni moins que la souffrance et la réalité d’un autre « .

Cet ouvrage, où la couleur alterne avec le noir & blanc, nous compte l’histoire d’une jeune femme en plein désarroi. Elle aimerait bien vivre, mais la seule utilité qu’elle se soit trouvée consiste à accompagner les gens vers la mort.

Fiche Technique

Traduction : Morgane Saysana
Editeur : Au Diable Vauvert
Sortie : novembre 2008
Prix : 18 €
Inédit, moyen format, 120 pages