Tanâtos, tome 3 : Le Mystère du Lusitania – Avis +/-

– Dieu est devenu bien sourd depuis l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand à Sarajevo. Je crains même qu’il ait laissé le diable mener son bal à sa mesure pour nous montrer ce qu’est vraiment le mal.

1915 : une île du Canada est le siège d’une recherche scientifique secrète afin de forger l’arme ultime devant assurer la fin de la première guerre mondiale. Malgré l’échec d’une intrusion du criminel masqué Tanâtos la confiance règne. Par mesure de sécurité l’arme dénommée Appolyon-7 sera discrètement acheminée à bord du paquebot Lusitania.

Convard suit les évènements historiques en s’inspirant des rumeurs concernant une cargaison mystérieuse dans les cales du Lusitania. Comme d’habitude il place des réflexions philosophiques « détruire est toujours plus aisé que construire ». Cependant la cohérence du scénario s’avère quelque peu discutable.

On s’était étonné de voir dans le deuxième tome une croix gammée comme symbole de l’extrême droite en 1914. Ici l’arme ultime n’est pas nommée, mais comme elle est basée sur les travaux d’un collaborateur d’Albert Einstein on peut reconnaître en elle une bombe atomique…en 1915 ? et sans le soutien des 130.000 hommes et les deux milliards de dollars du projet Manattan ? Peu crédible. De plus aucun essai n’a été réalisé. Comment utiliser une arme qui n’a jamais été testé, sans en connaître les effets concrets et sans savoir si elle fonctionne réellement ? Les étendues désertiques du Canada auraient constitué l’endroit idéal pour tester une arme dévastatrice. Par contre pour l’Europe c’est moins sur.

Bref, la rigueur du scénario fait défaut et seuls les superbes dessins de Delitte sauvent cet album du désastre.

Fiche Technique

Scénario : Didier Convard
Dessin : Jean-Yves Delitte
Couleur : Frédérique Avril & Jean-Yves Delitte
Editeur : Glenat
Collection : Grafica
Sortie : novembre 2008
Prix : 12,50 euros
Inédit, grand format, 56 pages couleurs