Les disparus de l’hiver – Avis +

Présentation de l’éditeur

Un terrible accident d’avion. Une bise glaciale. La neige. Le froid. Un meurtre.

Dans ces montagnes désertes et glacées des Appalaches, Molly et le petit Johnny survivent miraculeusement au drame. Mais ce sont également les seuls témoins du crime atroce perpétré par un autre passager sur la scène du crash…

Le meurtrier se sait-il démasqué ? La question, lancinante, hante Molly. Elle ne peut risquer de la laisser sans réponse, ce serait mettre en danger la vie du petit Johnny. Consciente d’être la seule chance de cet enfant, elle ne doit pas faiblir. Malgré la tempête qui fait rage au dehors, elle quitte avec l’enfant le refuge précaire de la carlingue pour disparaître aux yeux du meurtrier.

Commence alors une terrible course contre la montre dans la neige glacée. Car le tueur est à leurs trousses, et n’aura pas de pitié pour les seuls témoins vivants de son forfait.

Avis de Marnie

Si Dinah McCall n’a pas choisi son pseudonyme Sharon Sala qu’elle utilise pour ses romantic suspenses, c’est certainement parce que tout son récit, même s’il est basé sur l’histoire d’un tueur qui traque un petit garçon et une jeune femme qui ont assisté au meurtre qu’il a commis, laisse surtout la part belle à l’émotion. Si certains de ses romans nous avaient déçus ces dernières années, elle retrouve ici pour ce livre paru en 2007 aux Etats-Unis, la tonalité vibrante qui constituait l’essentiel de son talent… sans une once de mièvrerie. Les émotions douces amères à fleur de peau relatées sont-elles dues à la raison douloureuse qu’elle exprime dans une note à la fin du roman ? Peut-être, mais le plus important ici, c’est le sentiment que nous éprouvons en refermant le livre, celui d’avoir lu une très belle histoire.

La quatrième de couverture est très réussie… elle en raconte si peu que c’est un vrai plaisir de découvrir dès le premier chapitre que cette histoire fait appel à d’autres personnages tout aussi importants que ceux présentés ci-dessus. La bonne idée de Dinah McCall, est d’avoir su donner vie à la famille O’Ryan, tous militaires de père en fils… mariés très jeunes, sans aucune femme, différents les uns des autres vivant chacun avec leurs traumatismes, ainsi l’arrière, arrière grand-père Thorn, âgé de 85 ans qui a fait la seconde guerre mondiale, l’arrière grand-père James, 64 ans, au look des années 70, ressentant des séquelles de la guerre du Vietnam, Mike, 45 ans, premier héros, blessé à la première guerre du Golfe, dont les deux mariages ont sombré, Ethan, son fils, second héros, veuf de 25 ans qui vient d’être rapatrié d’Irak, défiguré, le corps couvert de cicatrices, et moralement atteint, qui tente de panser ses plaies, alors que les parents de son épouse lui ramènent par avion Johnny, son enfant de 5 ans qu’il n’a pas vu depuis longtemps.

Dinah McCall sait très bien mettre en scène chacun de ces personnages qui représentent une page de l’histoire américaine et qui ont emprunté à leur décennie, réactions et façon de se comporter. Au passage, l’auteur nous assène son opinion sur les évènements actuels en Irak, ce qui n’est pas si fréquent, expliquant dans la même foulée que tous les O’Ryan, bien que militaires de père en fils, sont démocrates… cela pourrait faire sourire, mais nous ressentons une grande sincérité dans son message, une façon assez naïve quoique d’une étonnante fraîcheur de s’engager dans les élections ! Surviennent les deux personnages féminins, Molly qui protège Johnny dans leur fuite de l’avion, et Deborah, un médium qui vit à quelques kilomètres du crash et qui a perçu certains des évènements passés.

L’action évolue vraiment vite, comme les sentiments qui vont bientôt submerger les héros, alors que cela nous semble en fait très normal que dans cette situation extrême, les relations se nouent avec une urgence pleine de tension. Par petites scènes, des regards, leur avenir prendra soudain forme sous leurs yeux. Le « méchant » est lui aussi une excellente trouvaille. Loin de le rendre froidement intelligent et démoniaque comme dans la plupart des romans, il s’agit ici d’un opportuniste qui a perdu son sang-froid, que l’on qualifierait de “pauvre type” aux réactions brutales, irréfléchies et obsessionnelles. là encore, il y a une certaine normalité bienvenue dans la description de ce personnage fort intéressant.

La peinture sympathique et chaleureuse de cette petite ville isolée dans les montagnes du Kentucky, subissant une énorme tempête de neige, nous passionne et enrichit considérablement le récit. Dinah McCall évite les clichés grossiers de personnages pittoresques pour mettre l’accent sur l’entraide et la chaleur humaine… Le savoir-faire de cet excellent auteur apporte le petit plus qui nous rend ce récit si proche de nous, distillant les émotions avec habileté, amertume et rejets de l’autre à cause des traumatismes subis, solitude, tendresse, amour naissant, complicité amoureuse… des petits gestes qui soudain prennent un étonnant relief. Un très bon cru !

Avis de Francesca

Une bonne intrigue, des personnages attachants et de l’amour tendre et rempli d’émotion qui ne peut qu’apprécier les amatrices éclairées de romance : tous les ingrédients sont encore une fois réunis dans ce roman réussi de Dinah McCall, qui écrit également sous le nom de Sharon Sala.

Deborah, une médium, va aider une famille de quatre générations de O’Ryan à retrouver Johnny, le dernier de la lignée, disparu avec une jeune femme et un sénateur après un terrible crash. Mais ce qu’ils ne savent pas, c’est que le politicien est aux trousses des deux autres, témoins d’un horrible assassinat.

Deux couples sont mis en avant avec l’un dominant sur l’autre même si la quatrième de couverture ne le laisse pas présager. D’un côté, Deborah, une femme dans la quarantaine solitaire et ayant des visions et Mike, le jeune grand-père de Johnny qui commence par être plus que sceptique des dons de Deborah avant de succomber de façon surprenante et rapide à son charme. De l’autre, Molly, une jeune femme qui s’attache à Johnny après l’avoir sauvé, et Evan, le père du petit garçon traumatisé par ses blessures de guerre. Les relations d’amour entre les personnages sont décrites de manière très douce et pudique, comme d’habitude avec cet auteur qui préfère jouer sur la sensibilité plutôt que la passion pure, et ce avec un talent indéniable.

L’originalité réside dans l’existence de cette famille O’Ryan, composée de cinq générations d’hommes, de l’arrière grand-père à l’arrière petit-fils, tous à part le petit garçon soldat des différentes guerres auxquelles les États-Unis ont participé : la guerre du Viêtnam, la guerre du Golfe, et l’invasion de l’Irak après les évènements du 11 septembre 2001. Ces hommes, véritables héros, ont un caractère sans faille et d’acier, à part concernant leurs femmes, nouant avec elles des relations conflictuelles et souvent douloureuses.

Le roman entretient un bon suspense avec une traque sans merci dans l’ambiance hostile et hivernale d’une forêt perdue au milieu de nulle part, puis dans un chalet isolé de tout. L’intrigue est classique mais prenante et le lecteur est captivé de bout en bout par l’histoire. Seul le dénouement un peu trop rapide et facile gâche un peu l’ensemble malheureusement, mais cela n’empêche pas l’ouvrage de remplir parfaitement sa mission de divertir le lecteur en délivrant un récit prenant et plein de bons sentiments.

Il faut enfin noter la note de l’auteur à la fin du roman, qui est bouleversant de sincérité, de tristesse et de courage, Dinah McCall parlant de son fiancé décédé et de son amour pour lui.

Fiche technique

Format : poche
Pages : 374
Editeur : Harlequin
Collection : Best Sellers
Sortie : 1er novembre 2008
Prix : 6,70€