Stephen Frears nous a montré qu’il était capable d’oublier son savoir-faire britannique pour se mettre totalement au service de son sujet comme pour Les liaisons dangereuses si somptueusement françaises sans aucun cliché…
Ici, c’est le film noir américain qui est à l’honneur. L’affrontement entre Anjelica Huston, la mère, et la petite amie jouée par Annette Benning que l’on pourrait croire focalisé sur la force de leur influence sur John Cusack est le clou de cette évidente satire de la société américaine obnubilée par l’argent. L’arnaque n’est qu’un moyen pour atteindre la réussite, la cupidité mène le monde !
Les deux femmes iront loin, très loin, trop loin pour arracher le prix, oubliant toutes les règles morales et l’amour aussi bien filial que sentimental pour arriver à leurs fins. La mise en scène est aussi élégante que subtile, l’humour noir est distillé au moyens de dialogues féroces et étincelants de cruauté et de perversion.
Stephen Frears maîtrise son sujet, une histoire d’arnaqueurs arnaqués, pour lesquels on n’éprouve pas une ombre de pitié, aussi fascinants que repoussants. Du grand art !