La très très grande entreprise – Avis +

Résumé

D’un côté, Naterris, très très grande multinationale d’agro-chimie, 9 milliards d’euros de chiffre d’affaires. De l’autre, Zaccharias, Mélanie, Denis et Kevin, ostréiculteur, aide-comptable, restaurateur, ouvrier… Des gens normaux, quoi. Au milieu, un étang pollué par Naterris, dont nos gens normaux sont riverains. Après deux ans d’une âpre procédure, Naterris est condamnée à leur verser une indemnité ridicule, à eux qui ont tout perdu.

A l’inverse des autres plaignants prêts à accepter ce maigre pourboire, ces quatre-là décident de faire appel pour que justice leur soit  » vraiment  » rendue. Mais pour faire appel, ils n’ont que trente jours et doivent impérativement découvrir un élément nouveau au siège de Naterris, dont l’imposant gratte-ciel domine le parvis de la Défense.

Mélanie, Zaccharias, Kevin et Denis décident donc de monter à Paris. Leur mission n’est pas impossible mais s’annonce… très, très difficile !

Avis de Marnie

Le titre du film nous rappelle le plus grand des succès de Pierre Jolivet Ma petite entreprise, comédie attachante, drôle et originale (pour la France) qui avait impressionné lors de sa sortie. Pour La très très grande entreprise, si vous souhaitez rire à toutes les répliques, ou vous esclaffer devant un comique de situation, ce dernier film de Pierre Jolivet vous décevra. Ici, nous avons en fait un scénario classique où quatre personnes qui n’ont rien en commun vont soudain s’unir et nouer de fortes relations grâce à des évènements dramatiques, leur personnalité et leur destin s’en trouvera irrémédiablement changé.

Pierre Jolivet ne cache jamais qu’il est fortement influencé par le cinéma « social » britannique, cherchant à reproduire le schéma des losers qui s’unissent pour mieux se trouver et se sublimer… le résultat même s’il est loin d’être inoubliable, reste fort sympathique. L’interprétation très nuancée, travaillée, beaucoup plus subtile qu’il ne le paraît de Roschdy Zem, Jean-Paul Rouve, Marie Gillain, nous font oublier l’aspect quelque peu caricatural du point de départ, soit l’Arabe de service, l’homosexuel de service et la shampouineuse paumée. Quant à Adrien Jolivet, le fils du réalisateur, en beau garçon un peu allumé et tombeur, il séduit par sa fraîcheur et son audace décalée.

Si Pierre Jolivet se réserve un petit rôle d’avocat antipathique, quelle bonne idée il a eu de donner quelques répliques à sa mère, la comédienne Arlette Thomas (pour ceux qui l’ignorent, c’est la célèbre voix de… Titi !) qui nous joue une bavarde propageant des rumeurs et perdant un peu la tête. A noter, l’apparition amusante de Vikash Dhorasoo (ancien footballeur) en avocat indien.

Même si nous regrettons que le scénario ne soit pas plus approfondi et si les péripéties sont un peu trop attendues, l’enthousiasme des acteurs et l’empathie que nous éprouvons pour ces personnages attendrissants, constituent les atouts de cette comédie attachante. Le ton « il vaut mieux en rire qu’en pleurer » soit une causticité jubilatoire, l’optimisme présent (même si l’on nous laisse peu d’espoir pour lutter contre la mondialisation) et la démarche sociale encore une fois en manque d’exemples en France, nous rappellent que l’on peut dénoncer avec humour tout en divertissant. Rien que pour cela, il est nécessaire de voir ce film.

Fiche Technique

Sortie : 05 novembre 2008

Avec Roschdy Zem, Jean-Paul Rouve, Marie Gillain, etc.

Genre : comédie

Durée : 102 minutes