Les Muses orphelines – Avis +

Résumé

Retrouvailles la veille de Pâques dans la maison familiale nichée dans un petit village, de trois soeurs et un frère dispersés après que leur mère les a abandonnés vingt ans auparavant. Chacun a grandi avec le traumatisme de cette disparition.

L’aînée, Catherine, dévote coincée, a remplacé la figure maternelle auprès de la plus jeune (Isabelle), la dominant pour mieux la garder sous sa coupe, lui cachant la vérité sur le départ de la mère avec la complicité du reste de la fratrie. L’autre soeur a suivi la carrière de militaire de feu leur père ; le frère, Luc, l’écorché vif, vit dans le fantasme d’une mère qu’il voudrait aimante.

Les retrouvailles sont déchirantes, remuant les blessures provoquées par la disparition de la mère, chacun confrontant ses souvenirs à ceux de la fratrie. Puis coup de théâtre, annonce du retour de la mère.

Avis de Marielle

Pièce forte et sensible, qui évoque les secrets et non-dits qui nourrissent si souvent les rapports familiaux. Le fantôme de la mère plane tout le long de la pièce, femme qui n’a pas eu peur du qu’en dira-t-on pour vivre une vie qu’on imagine libre. Les personnages, si différents les uns des autres, ont des caractères marqués voire originaux en particulier pour le frère et la plus jeune des soeurs. La mise en lumière de la vérité du destin que s’est choisi la mère, pas si brillant, vient bouleverser la relation entre ses enfants.

Cette pièce est à la fois une tragédie et une comédie cynique, mettant en évidence combien nous sommes le fruit de notre environnement familial et social. Il est à souligner la belle interprétation des acteurs et en particulier les rôles de Luc et Isabelle. Le jeu de la comédienne interprétant le personnage de Catherine est un tantinet agressif, au lieu d’être autoritaire (mais est-ce son choix ou celui du metteur en scène ?).

L’espace de la scène n’autorise qu’un décor sobre, et une mise en scène simple.
La version française de cette pièce lui fait perdre certainement de la couleur, le vocabulaire québécois étant probablement plus expressif. Malgré ces bémols, il s’agit d’une interprétation globalement très honnête d’un très beau texte.

Fiche Technique

Adresse : Théâtre Aktéon – 11 rue du Général Blaise – Paris 11e

Horaires : du mercredi au samedi à 21h30 jusqu’au 22 novembre 2008

Avec Hélène Blondel, Claire Chaucha, Jeanne Henry et Boris Ravaine

D’après Michel-Marc Bouchard, adapté par Noëlle Renaude en français.