Présentation de l’éditeur
Dans l’univers fascinant des jeux virtuels, on ne connaît jamais l’identité des joueurs et tout, y compris le pire, semble possible.
Quand une lettre anonyme accuse Nathan d’avoir vraiment tué une femme, il se trouve pris au piège d’une machination diabolique. À Boston comme dans Island, son jeu favori, les meurtres s’enchaînent et toutes les pistes mènent systématiquement à lui…
Avis de Francesca
Mauvaise pioche ! Et pourtant, le propos sur l’univers des jeux virtuels sur la toile d’Internet est séduisant de prime abord et aurait mérité un traitement plus étayé et original. Hélas, la déception est plutôt au rendez-vous pour ce roman policier trop court, trop brouillon et qui ne réussit pas à imprimer un suspense suffisant pour réveiller l’intérêt du lecteur.
Brillant professeur de droit pénal à Harvard, Nathan ne se remet pas de son divorce et de la garde partagée de sa petite Lena. Pour s’échapper de sa torpeur, il est devenu un joueur acharné du nouveau jeu virtuel Island, où il a crée un avatar correspondant en tous points à son identité réelle. Mais lorsque sa vie virtuelle rattrape sa vie réelle et qu’il est suspecté de meurtres, il comprend qu’un tueur veut s’en prendre à lui.
Choisir un jeu virtuel proche de Second Life comme point de départ à un thriller est somme toute très intéressant afin de dénoncer l’emprise d’Internet, l’illusion d’une existence améliorée sur le web, et la perte d’anonymat et de vrais liens sociaux. Mais le propos est traité de manière trop superficielle pour être vraiment instructif. Rajouter des meurtres réels aurait pu donner un aspect piquant au roman. Malheureusement, les pistes partent dans tous les sens, les propos arrivent comme un cheveu sur la soupe sans explications au préalable, de sorte que le lecteur se trouve un peu perdu au début et ce n’est même pas une volonté délibérée de confondre la fiction et la réalité. Le rythme est rapide, ce qui est logique au vu du peu de nombres de pages et des caractères d’assez grande taille que contient l’ouvrage. Toutefois, le suspense est éventé assez rapidement pour les habitués du genre polar et l’assassin n’est pas si difficile à trouver si l’on est un tant soit peu attentif à la progression de l’histoire.
Si le fond n’est pas assez développé, la forme est tout aussi décevante. Quelle est cette manie envahissante et inintéressante au possible de situer des romans policiers français aux Etats-Unis ? Une volonté d’être à la mode ? Une tentative de vente des droits à l’international ? Le cas n’est pas isolé, loin de là, mais il aurait pu être pardonnable si l’auteur n’avait pas choisi un langage résolument franchouillard avec un ton et des expressions qui ne cadrent pas avec l’ambiance américaine. Il en résulte un décalage perceptible et étrange entre l’envie d’en mettre plein la vue avec les clichés de rêve américain et les dialogues familiers bien de chez nous.
Bref, c’est un livre qui partait sur de bonnes bases mais dont le développement n’est pourtant pas à la hauteur des espérances. Dommage !
Fiche technique
Format : broché
Pages : 247
Editeur : Albin Michel
Collection : Thrillers
Sortie : 1er octobre 2008
Prix : 15€