Piégés par le mariage – Avis +/- et +

Présentation de l’éditeur

Sans enthousiasme, Eliza Hammond aborde sa cinquième saison londonienne, consciente que sa fortune personnelle fait d’elle la proie rêvée des coureurs de dot. Comment faire le tri parmi tous les gentilshommes candidats au mariage ? Timide et ignorante, Eliza aurait besoin d’un guide pour la piloter dans la haute société.

C’est son amie, Violet Brantford, qui va lui trouver l’homme de la situation en la personne de son beau-frère, lord Christopher Winter. Il connaît les secrets et les travers de tout un chacun, il saura éliminer les canailles et les rapaces. Sous l’égide d’un tel mentor, Eliza va devenir la plus en vue des débutantes, certaine d’épouser un beau parti. Il n’y a qu’un seul hic : depuis toujours, dans le secret de son cœur, Eliza est amoureuse de Christopher…

Avis de Marnie

Me voici, une heure après terminé le roman et soudain, je m’aperçois que j’ai oublié le prénom de l’héroïne… C’est un parfait résumé de ce qu’il faut penser de ce roman. L’intrigue a été vue environ…. une centaine de fois auparavant. Le frère cadet du héros précédent (vu qu’il s’agit d’une de ces sempiternelles trilogies) va aider la meilleure amie de l’héroïne précédente à sortir de sa coquille, vu qu’elle fait tapisserie au bout de sa cinquième saison. Bien évidemment sous ses horribles robes marron, se cachait une adorable et pétulante plus toute jeune fille. Et bien entendu… Kit ne va pas donner que des leçons de maintien et de conversation à notre timorée Eliza.

Lorsque l’histoire n’est pas palpitante, nous commençons à nous attarder sur les détails… Ne sourcillons pas trop sur les anachronismes, il existe bien pire dans la romance actuelle, même si la scène finale et les révélations publiques ne peuvent qu’effarer le lecteur lorsque que nous replaçons cette histoire en 1820. Le rythme est enlevé, les rebondissements tous attendus et qui arrivent au moment où l’on commençait à soupirer, alors que les personnages secondaires apportent un bon point en épaississant un tout petit peu cette intrigue mince comme un fil.

Par contre, parlons de l’inacceptable… que je refuse de croire l’oeuvre de la traductrice, le langage familier utilisé dans toutes les conversations. Il est possible d’excuser une fois une maladresse d’expression, cependant, nous voici en 1820 dans l’aristocratie avec des gens éduqués en membres de la noblesse. Alors, lorsque le héros demande à l’héroïne publiquement : Ca va ? (peut-être un « Comment vous sentez-vous ? » aurait été plus adéquat, non ?). Vous me direz, mais c’est un détail… Une fois, certes, toutes les discussions du roman en langage familier déconnecte tellement le lecteur qu’à un moment j’ai cru que Kit allait demander à Eliza : « Elle est chouette, cette teuf ? ». Exagéré ?« Vous trouverez pourtant : Je suis navrée de vous avoir agressé. Je vous ai heureusement loupé». Ils aiment bien le terme « loupé » dans ce roman, l’héroïne lance aussi :« S’il loupe ma coupe, je pourrai toujours porter une perruque» (un détail mais un « s » à je pourrai… aurait été, sauf erreur de ma part, bien placé ici…). Nous n’éviterons pas les « je m’excuse» (combien de fois faut-il dire que c’est très impoli de s’excuser soi-même, on présente des excuses et c’est à l’autre personne de vous pardonner), ou ce qui aurait choqué les gens à l’époque, comme parler d’allaitement en public, ou appeler « ma douce » une lady juste amie de la famille… En fait, cette succession de termes et de propos inappropriés et fantaisistes contribuent à souligner le caractère superficiel du travail de Tracy Ann Warren.

Vient enfin, ce que nous pourrons appeler, le détail qui tue. Dans un roman, l’auteur réussit souvent à souligner certains traits de caractère, des petits défauts qui rendent en fait le héros ou l’héroïne très attachants… Ici, voici dès la première page, nous découvrons la manie de Kit… Notre héros est gourmand ! C’est mignon de le voir tenter de voler de la nourriture partout ou il passe, le trouver éternellement près des buffets, demander à un valet toutes les trois pages s’il y a quelque chose à manger. Bon, franchement, à un moment, nous saturons… mais vraiment ! La gourmandise devient de la gloutonnerie, il a toujours la bouche pleine. Imaginez l’effet que cela fait sur la lectrice ! Soudain, j’ai eu l’image d’Averell, l’aîné des Dalton, qui lève la tête et lance « J’ai faim… »

Aimez-vous Barbara Cartland ? Oui ? Alors courrez vous procurer ce roman, vous ne serez pas déçus. En effet, ce troisième tome de la trilogie des soeurs Bratford confirme ce qu’il faut penser de Tracy Ann Warren… du gentillet, totalement déjà vu, sans aucune surprise, mais sans ennui non plus, sans talent mais pas agaçant non plus. C’est tellement commun qu’on se dit qu’elle est une digne héritière de la romance de mamie. Cela ne fait de mal à personne mais nous avons oublié cette histoire après l’avoir avalée ! Pourtant, on peut faire de la romance traditionnelle et réussir à enchanter ses lecteurs. Tracy Ann Warren aura beaucoup à faire pour gagner son prochain pari !

Avis de Francesca

N’ayant pas lu les deux premiers tomes de la trilogie Les sœurs Brantford, Un mari piégé et Une femme piégée, je ne pourrai pas faire de comparaison, mais en dépit du choix peu original des titres, ce troisième et dernier tome est une excellente romance, passionnée et remplie d’émotions comme cela faisait longtemps que je n’en avais pas lu.

Eliza est une célibataire de 23 ans très timide qui rêve de trouver le prince charmant mais qui n’attire que les coureurs de dot. Elle est gênée lorsque son amie la remet aux mains de lord Christopher surnommé Kit qui doit se charger de faire d’elle la plus époustouflante des jeunes filles à marier. Le changement d’apparence physique est spectaculaire, mais elle sent peu à peu que son béguin pour Kit est loin d’avoir disparu. Cette jeune femme ne se transforme pas en vamp qui affole tous les mâles, bien au contraire, elle garde cette simplicité touchante qui séduit par son naturel les personnages du roman et les lecteurs. Il faut néanmoins noter qu’Eliza ne fait pas partie de la famille Brantford comme pourrait supposer le titre de la trilogie, mais simplement une amie des sœurs Violet et Jeannette qui étaient les héroïnes des deux tomes précédents.

Kit est un homme de 25 ans qui aime profiter de la vie et la mordre à pleines dents. Il a une grande passion pour la boxe et la nourriture et considère Eliza comme insignifiante jusqu’à ce qu’il la voit complètement transformée. La protection qui lui offre semble alors devenir un poids alors qu’il est lui-même très attiré par elle. Néanmoins, il ne veut pas renoncer à sa liberté, ce qui explique qu’il soit en permanence tiraillé entre son désir et son devoir.

La relation entre ces deux personnages est remplie de non-dits et de malentendus, ce qui n’empêche pas leurs sentiments réciproques de s’épanouir dans une atmosphère douce et romantique qui fait battre le cœur des lectrices. Sans verser dans la niaiserie ou a contrario dans le vulgaire, l’amour que ressent Eliza et Kit est flagrant même s’ils ne s’en rendent pas compte bien évidemment. Il s’agit d’une pure romance, de facture très classique puisque toute l’intrigue est prévisible, mais qui sait flatter l’émotion de la lectrice avec des personnages attachants et amoureux qui sont confrontés à des obstacles qui font souffrir au départ mais qui les rapprocheront et leur feront comprendre et accepter leurs sentiments. De quoi clore une trilogie de bien belle manière !

Fiche technique

Format : poche
Pages : 312
Editeur : J’ai Lu
Collection : Aventures et Passions
Sortie : 4 juillet 2008
Prix : 6,50€