TCM – Celui par qui le scandale arrive

On appelle ce genre de films, des passages de témoins. En effet, le jeune premier Robert Mitchum, pourtant premier rôle ici, est sensé laisser la place aux jeunes : George Peppard et George Hamilton. Seulement, même si le beau blond tirera son épingle du jeu et nous offrira une très sensible et honnête composition toute en retenue digne de sa formation à l’Actor’s Studio, celui qui joue le fils légitime de Mitchum paraît quelque peu effacé derrière la formidable présence et le talent ravageur d’un Mitchum au sommet de son art !

L’amour filial est au centre de ce drame où chaque personne de la famille attend quelque chose des autres mais qui ne trouveront jamais la réponse qu’ils souhaitaient ardemment. La personnalité complexe de Mitchum est pour beaucoup dans l’intérêt de l’histoire : repoussant autant qu’attirant, sensible autant que persécuteur, indigne et digne tout à la fois, il est au centre de cet univers ! Eleanor Parker, en femme blessée, glaciale, égoïste, cachant mal une soif de vengeance, l’affronte avec une vraie présence. Du cinéma solide un peu daté, certes, mais à redécouvrir rien que pour l’interprétation de l’inoubliable Mitchum !